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 I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku

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Alenaë L. Aldarión














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Alenaë L. Aldarión



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MessageSujet: I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku   I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku EmptyJeu 14 Mar - 21:30

Je sentais le vent faire légèrement voler mes cheveux. Une petite brise, agréable, assez rafraîchissante. Même si d'aucuns auraient jugé cela inutile, voire même malvenu en cette fin d'hiver, cela me plaisait vaguement. Je resserrai un peu mon écharpe et continuai à m'appuyer sur la rambarde, contemplant le vide, songeant à la facilité qui était ainsi offerte. Il suffisait de se laisser glisser en avant, et on quittait sa vie de souffrance. Je soupirai en me disant que c'était probablement fait exprès. Plus on pouvait tuer de gamins innocents ou non, mieux c'était. Le nombre d'adolescents qui avaient dû se jeter de ce toit... Je n'ose pas y penser. Enfin.

Mes pensées s'égarèrent vers Arwen, et la force qu'elle trouvait pour continuer à marcher aussi allègrement. Une force que je n'aurais probablement jamais. Elle devait être en cours, à cette heure-ci... Comme la majorité des élèves du bahut. Enfin, la majorité atteinte de justesse. Entre les toxicos, les dépressifs, les psychopathes, il en restaient une bonne part qui, comme moi, étaient juste désœuvrés. Impotents. À quoi bon aller en cours, je me le demande... Je ne me souviens même plus quel cours je suis en train de sécher. Philosophie, je crois. Le fait d'entendre autant de conneries dans ce cours a dû me dégoûter. Remarquez, il m'en faut pas beaucoup. Arwen croit encore à l'avenir que pourrait lui apporter ce monde... Alors que tout espoir est perdu...

Je soupirai à nouveau et levai les yeux vers le ciel, d'un bleu étincelant. D'un bleu aveuglant. Je fermai les yeux, retrouvant la quiétude du noir de mes cauchemars. Eux, au moins, je les connaissais. Je savais ce qu'il m'attendait, lorsque je serais seule avec eux. Ce ciel... Il me fait peur. Plus peur encore que mon esprit hanté, parce qu'il est infini.

Comme mes paupières étaient closes, je ne remarquai pas tout de suite la présence d'un autre être humain. J'entendis juste quelques pas légers. D'un mouvement compulsif, je rabattis ma capuche sur mon crâne, avant de me tourner vers le nouveau venu. Je tressaillis. Ryuku. Je détournai immédiatement le regard, reportant mon attention vers l'horizon, sachant parfaitement qu'il m'avait remarquée. La dernière fois qu'on s'était vu, il m'avait hurlé des horreurs avant que je ne sorte du dojo sans rien dire, sans savoir si je devais l'écouter ou le fuir. Depuis, je m'étais forcée à ne pas y repenser. À juste me laisser aller, comme d'habitude. Je fis mine de ne pas l'avoir reconnu. Je ne voulais pas en parler avec lui. Après tout, on ne se connaissait même pas. Et je ne voulais pas mieux le connaître. Non, je ne veux pas recommencer cette discussion avec lui.

Il était assez proche, à présent. Je me sentais obligée de lui dire quelque chose. Après tout, on se connaissait un peu. Enfin, la vraie raison était qu'il était proche d'Arwen, et que je voulais savoir s'il était aussi admirable qu'elle le disait. Parce qu'il n'en donnait pas franchement l'impression. Je notai qu'il était dans la même position que moi, accoudé à la rambarde, à quelques mètres d'écart. Lui jetant un regard inexpressif, je me décidai.

« 'Lut », lâchai-je de ma voix sans timbre.

J'hésitai. Que devais-je lui dire ? Je ne voulais pas remettre cette conversation sur le tapis, ayant envie de tout sauf de me prendre la tête, avec lui ou n'importe qui. Allez, engageons le dialogue sur un sujet stupide et banal.

« Tu sèches, je suppose ? »
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Ryuku E. Hitori














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MessageSujet: Re: I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku   I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku EmptyVen 15 Mar - 10:54




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Hm. Qu'est-ce que je pourrais bien faire aujourd'hui ... Non. Qu'est-ce que je devrais faire. C'est plus logique. Parce qu'il y a plein de choses que je pourrais faire. Simplement, je sais déjà que je n'en ai pas envie. Alors autant s'en tenir au nécessaire et uniquement au nécessaire. Le reste attendra. Ou peut-être pas ? Qu'est-ce que je devrais faire ... procrastiner ou tout faire maintenant ? Aaaah. Je sais pas. Je sais plus.

Je soupirai et enfouis ma tête dans mon oreiller, m'y agrippant aussi fort que possible, sans raison. J'ai envie de ... de rien, en fait. Eeeeh. C'est chiant, ça. Je relâchai un peu ma prise et roulai sur le côté pour me retrouver sur le dos, le visage à moitié couvert par le coussin. Hm. This is no good. No good at all. A ce rythme-là, Ça va venir s'installer. Je me redressai, faisant tomber l'oreiller qui s'écrasa à terre dans un bruit mou et saisis ma PSP. Faut que je m'occupe. N'importe comment. Pour ne pas penser. Du moins, pour tenir Ça à l'écart. Loin de moi, loin de mes pensées. Ne plus penser. Juste cette PSP, un jeu et moi. Rien d'autre. Je me penchai pour ramasser ce que j'avais fait tomber et le remis à sa place avant de me laisser tomber en arrière. Et de rouler à nouveau pour me retrouver à plat ventre. Hmmm. Un jeu. Vite. N'importe lequel. Tiens. Pourquoi pas Dangan Ronpa ...

... C'aurait été trop facile si ça avait fonctionné, hein ... Aaaah. Tsk. J'arrive pas à me concentrer. Je lis une phrase et pendant la lecture de la suivante, j'ai déjà tout oublié. Merde. Ça rentre par une oreille, ça ressort par l'autre, édition visuelle, pour vous servir. Motherfucking brain. Can't you even focus ? Maa, c'était pas comme si j'avais une grande capacité de concentration habituellement mais bon ... Elle était suffisante, quoi. Suffisante pour me couper du reste, suffisante pour me laisser partir, suffisante pour ... pour ce dont j'ai vraiment besoin, là, maintenant. Ça faisait longtemps que je m'étais pas senti aussi ... vide. Sans but, sans envie, sans couleurs. Je secouai la tête. M'occuper. Il fallait que je m'occupe. Peu importe comment.

Je me levai mollement de mon lit, attrapai mes Converse qui traînaient et les chaussai distraitement. Où est-ce que je pourrais bien aller ? Telle est la question. Je n'ai envie d'aller nulle part. Mais ça serait déjà pas mal que je sorte de cette chambre et que j'aille respirer un peu. Aller dans un endroit moins étroit. J'enfilai mon sweat et hésitai un instant à me couvrir un peu plus. Il fait froid dehors ? Hm ... J'attrapai quand même mon écharpe et l'enroulai autour de mon cou. Tant que j'évitais de choper la crève, ça allait. Le froid me réveillerait et avec un peu de chance, ça me donnerait un peu plus de pêche. Pour peu que ça soit possible pour moi de faire preuve d'énergie et de dynamisme. Verrouillant la porte derrière moi, je sortis du bâtiment des dortoirs et aussitôt, je me retrouvai perdu. Je ne savais absolument pas quoi faire. Ni où aller. Et voilà que je me retrouvais à errer dans la cour en cherchant vainement une occupation.

Finalement, je me laissai porter par mes pas et gravis les marches de l'escalier menant au toit du pensionnat. Bah voyons, le toit ... Même mon corps veut s'autodétruire, maintenant ? Encore plus que d'habitude, puisqu'il y a déjà l'autre problème, là ... Hm. Ceci dit, je réfléchis mieux dans les endroits comme ça. En altitude. Voir le monde d'une autre perspective, ça éclaircit les idées alors ... Je poussai mollement la porte, qui eut la superbe idée de grincer. Comme si on était dans un film d'horreur. Même si ce pensionnat pourrait facilement faire office de décor de film d'horreur.

Et le film d'horreur n'est pas qu'un décor, puisqu'il y a quelqu'un d'autre sur ce foutu toit. Bien sûr. J'hésitai un instant à repartir, mais la personne en question m'avait vu, de toute façon. Hm. Je ne sais pas vraiment si je dois me réjouir de la revoir ou pas. Parce qu'il faut dire qu'elle me tape un peu sur les nerfs. Bon, d'accord, "un peu" est un euphémisme. Sans rien dire, adoptant la même attitude silencieuse qu'elle, j'allais m'accouder à la rambarde du toit, observant le ciel bleu qui s'étendait à l'infini. Sans aucun nuage. Pour un peu, on aurait l'impression de pouvoir l'effleurer du bout des doigts en tendant le bras.

« 'Lut. » finit-elle par lâcher.

Je ne répondis pas, restant immobile. Qu'est-ce que j'aurais pu répondre, de toute façon ? Je me voyais mal avoir une conversation style "Salut, ça va ?" avec elle. Tout d'abord parce que ce n'est pas vraiment mon genre, ni ma tasse de thé, et aussi parce que ça n'a pas l'air de lui plaire non plus. J'imagine qu'elle a autre chose à dire. Alors autant attendre qu'elle le fasse.

« Tu sèches, je suppose ? »

Mon regard glissa du bleu du ciel à celui de ses yeux et je restai sans rien dire pendant quelques secondes, inquisiteur. Hm. T'es sûre que c'était pour parler d'un truc aussi ... ordinaire que t'as ouvert la bouche ? As you like. Mes yeux revinrent à leur contemplation du "plafond" qui s'étendait au-dessus de nous.

« On peut dire ça comme ça. »

Parce que quand on sèche, le minimum est de savoir si on avait réellement cours ou non. Actuellement, je ne savais pas quel jour on était, ni quelle heure il était et mon emploi du temps me semblait très flou. Et puis ... je séchais tellement que dire que je le faisais était moins utile de dire quand j'allais en cours. Je devrais peut-être faire un effort pour redresser ma moyenne d'économie qui me coule ... ? Hm. 65/100, c'est déjà pas mal. C'est facilement compensé par le reste de toute façon.

« Je sais pas vraiment si on peut dire que je sèche puisque je le fais tellement qu'on pourrait se demander si je suis réellement un parcours scolaire, donc ... et puis, ce n'est pas comme si je séchais juste parce que les cours me barbaient. »

Même si c'est une raison majeure. L'autre, c'est que je ne veux pas supporter la présence des autres.

« Bref. A moins que tu n'étais sur le point de te jeter du toit pour t'écraser au sol en mode bouillie sanglante, je suppose que tu faisais la même chose ? ... même si je doute que cette occupation commune soit la réelle raison qui t'ait poussé à m'adresser la parole. »

Je parle trop. Par rapport à d'habitude, du moins. Je fermai les yeux en sentant la brise se lever, me forçant à inspirer et expirer plus lentement. Ça serait si simple si le vent pouvait tout emporter ...




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MessageSujet: Re: I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku   I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku EmptyMar 19 Mar - 16:58

« On peut dire ça comme ça. »

Je suppose que cette réponse lui correspond bien. C'est assez étrange, de voir qu'on se parle normalement, calmement, alors qu'on s'envoyait des horreurs à la figure il n'y a pas si longtemps. Je risquai un coup d'œil vers son visage, et eus vaguement l'impression de regarder un miroir. Les mêmes traits dénués d'expression, malgré nos dissemblances physiques. Le même regard froid, vide, fixé dans celui de l'autre. Est-ce qu'on serait plus proches qu'on ne le pense ? Ou que je ne le pense, plutôt. Je ne suis pas dans sa tête, je ne sais pas à quoi il pense, et d'ailleurs, ça me va très bien comme ça. Je n'ai pas envie de connaître les sentiments des gens. C'est trop... compliqué ? Non, ce n'est pas ça. C'est trop envahissant. Trop foisonnant, trop explosif. Je ne veux pas me laisser submerger par cette effervescence de ressentis, d'émotions. M'approcher du vide, même si je ne l'atteindrai jamais.

« Je sais pas vraiment si on peut dire que je sèche puisque je le fais tellement qu'on pourrait se demander si je suis réellement un parcours scolaire, donc ... »

J'eus un léger sourire, vaguement cynique, et me demandai pensivement s'il l'avait remarqué. Je ne sais pas vraiment si ça m'étonne ou pas. Dans les deux cas, cela voudrait dire que j'en sais plus sur lui que ce que je ne suis censée savoir, quelque part... Je me reconnaissais un peu dans son discours. Même si je n'irais pas jusqu'à affirmer que je ne vais jamais en cours... J'ai beau sécher régulièrement, je me rends tout de même souvent en cours. Disons que je suis présente physiquement, et que je note les cours sans y penser. Tiens, encore une crise d'àquoibonisme. Quel intérêt de suivre assidument des leçons absurdes, inutiles, qui, au fond, ne nous enseignent rien ? Elles ne nous apprennent pas à vivre. Et on s'étonne du nombre de suicides chez les jeunes, en arguant que ce n'est pas normal, malgré tout ce qu'on leur offre... Je n'ai même plus la force de lutter. Toute velléité de combat m'a abandonnée, à présent. Quel intérêt, de se débattre ?

« Et puis, ce n'est pas comme si je séchais juste parce que les cours me barbaient. »

Ah ? Il y a donc une raison autre que l'ennui ou le je-m'en-foutisme pour laquelle tu te trouves ici, à tenir une discussion stupide avec une personne que tu n'aimes pas. Mais quoi ? ... Non, ça ne me concerne pas. Ses facettes cachées, je ne les verrai pas, et c'est normal. Il les montrera à ses amis, peut-être. À Arwen, peut-être. Pas à moi. Et d'ailleurs, à quoi ça m'avancerait ? Et à quoi ça l'avancerait, lui... ?

« Bref. A moins que tu n'étais sur le point de te jeter du toit pour t'écraser au sol en mode bouillie sanglante, je suppose que tu faisais la même chose ? ... même si je doute que cette occupation commune soit la réelle raison qui t'ait poussé à m'adresser la parole. »

Pour la deuxième fois, ses réflexions à voix haute m'arrachèrent un mince sourire, amer, bien qu'un peu amusé. Me jeter du toit ? Je n'y avais jamais vraiment pensé. J'ai vaguement évoqué l'éventualité de me laisser dépérir, mais jamais de mettre moi-même fin à mes jours. Ilfasidrel et Arwen, probablement. Les humains sont si méprisables de lâcheté, et moi la première... Les yeux baissés, je laissai mes cheveux me retomber sur le visage, voilant ma vision, ce même petit sourire désespéré et sans joie aux lèvres.

« Ce ne serait pas vraiment mon genre de penser au suicide », soufflai-je d'une voix basse. « Je suis trop lâche pour ça. »

Je soupirai longuement, de ces soupirs légers, à peine plus qu'une simple expiration, qui vous tirent un mince filet de buée en hiver. Pourquoi avais-je engagé la conversation, déjà ? ... Je l'ignore. Pour me déculpabiliser, probablement. Après, allez savoir de quoi...

« C'est vrai, ce n'est pas pour te demander des informations personnelles que j'ai ouvert la bouche », poursuivis-je sur le même ton voilé. « Même si je ne le sais pas vraiment moi-même, d'autant que mes sujets de conversation sont particulièrement limités. »

Et me voilà qui me défile. Mais qu'est-ce que je pourrais bien lui dire ? Que je suis désolée ? Désolée de quoi, exactement ? Je ne sais pas quoi faire. J'ai envie de parler, de lui expliquer son erreur, mais les mots ne se formulent même pas dans mon esprit. Alors de là à les prononcer...

« Dis-moi... Pourquoi est-ce que tout le monde se comporte comme si de rien n'était ? Comme si on aurait tous un lendemain heureux ? Et qu'est-ce qu'on fout tous ici à s'entretuer, comme si on était redescendus à un niveau de conscience inférieur à celui des animaux ? Et pourquoi... »

Le flot de paroles ininterrompu qui s'était échappé de ma poitrine se tarit brutalement. J'avais trop de questions sans réponse, qui me hantaient depuis deux ans déjà. Et pourquoi faut-il qu'Arwen soit mêlée à ça ?

« Un jour, on m'a dit que dans la vie, on n'avait que ce qu'on méritait », terminai-je, les coudes toujours appuyées sur cette rambarde de métal. « En ce qui me concerne, ça ne m'étonne pas vraiment. Et les autres ? Tu connais Arwen, je crois. Alors explique-moi... »

Je me tournai finalement vers lui, les cheveux repoussés vers l'arrière à cause du vent, les yeux vissés dans les siens, d'un or si magnétique à travers son éclat glacé.

« ... pourquoi cette connasse de vie l'accable de malheurs ? »

Ma voix ne s'était pas éteinte, contrairement à ce que je pensais. Elle n'était ni implorante, ni colérique, ni même inexpressive, comme à son habitude. Elle était... anormale. Inhumaine. Mais je n'arrivais pas à la qualifier. Comme si j'arrivais à interpréter quoi que ce soit sur moi-même...
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MessageSujet: Re: I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku   I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku EmptyVen 29 Mar - 19:15




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Le vent sifflait légèrement en faisant voler nos écharpes et nos cheveux. Hmmmm. Encore une sensation que je ne sais pas qualifier. Je devrais peut-être inventer un mot pour ça. Un mot pour quand on se sent vide. Un mot pour … je ne sais pas. Quand on se sent vide, qu’on n’a rien envie de faire … et pourtant, qu’on se sent presque bien. Juste rester là, à regarder le ciel, ça me suffit, pour le moment.

« Ce ne serait pas vraiment mon genre de penser au suicide. Je suis trop lâche pour ça. » finit-elle par lâcher, dans un murmure.

Hmmmm ? Ah. Le question est : faut-il du courage pour se tuer ou pour vivre ? Tout le monde dit que c’est s’accrocher coûte que coûte qui montre ta bravoure. On est en droit d’en douter. Maa. Il y a des gens qui sont suffisamment lâches pour ne pouvoir faire ni l’un ni l’autre. Bah. De toute façon, les lâches étaient, sont et seront toujours blâmés par les autres.

« C'est vrai, ce n'est pas pour te demander des informations personnelles que j'ai ouvert la bouche. Même si je ne le sais pas vraiment moi-même, d'autant que mes sujets de conversation sont particulièrement limités. »

J’haussai les épaules. Ça m’aurait étonné, aussi. Le ton de la conversation, l’intonation, la façon de parler, l’attitude … tout ça, ce sont des petits détails qui peuvent déjà renseigner à l’avance des intentions de son interlocuteur. Dans son cas, un ton aussi neutre et distant, sans émotions, à moins qu’elle ne compte se reconvertir en cyborg ultraperformant, je ne pense pas que ce soit très normal quand on veut faire connaissance ? Pas que j’y connais quelque chose, mais si c’était réellement le cas, hmmm. Ça met plus mal à l’aise qu’autre chose. C’est ce qu’elle veut, peut-être ?

« Dis-moi... Pourquoi est-ce que tout le monde se comporte comme si de rien n'était ? Comme si on aurait tous un lendemain heureux ? Et qu'est-ce qu'on fout tous ici à s'entretuer, comme si on était redescendus à un niveau de conscience inférieur à celui des animaux ? Et pourquoi... »

… Faux. Du moins, à mon sens.

Refuse-t-elle de voir ? Tout le monde est un bien grand mot pour désigner ceux qui se sont réellement adaptés à ce système de Battle. Et quand bien même ils le sont, ils ne sont pas toujours insensibles aux morts. Il suffit que ça soit l’un de leurs proches qui y passe pour s’en rendre compte. Aussi forts qu’ils veulent paraître, il reste toujours quelque chose. Un tic nerveux, un regard différent … C’est rare. Que ça n’ait aucun effet.

Je levai un de mes bras et le calai plus confortablement sous mon menton, la fixant en attendant qu’elle termine sa tirade. Bah oui. Elle a pas fini sa phrase. Peut-être qu’elle en a trop dit et qu’elle veut se taire ? Maa.

« Un jour, on m'a dit que dans la vie, on n'avait que ce qu'on méritait. En ce qui me concerne, ça ne m'étonne pas vraiment. Et les autres ? Tu connais Arwen, je crois. Alors explique-moi... » Elle se tourna soudainement vers moi. « ... pourquoi cette connasse de vie l'accable de malheurs ? »

Je la regardai encore quelques instants, cherchant à savoir si elle avait encore quelque chose à dire. Mais le silence régnait, uniquement troublé par le bruissement des feuilles et le vent qui soufflait. Je fermai les yeux, prenant le temps de réfléchir. Je me fichais un peu du fait qu’elle trouve ça malpoli ou non. Je savais que ça m’aidait à ordonner mes pensées et pour répondre à une telle question, ça m’était nécessaire. Aaaah. Doit y avoir un truc qui cloche chez moi. Je la connais à peine. Bon, un peu. De réputation. Et avec ce que disent Arwen et l’autre con. Est-ce que ça suffit ?

Les gens pensent que j’aime donner mon avis parce que je critique tout le temps et que dès que quelque chose ne me plaît pas, je le dis haut et fort. En réalité, ça dépend des situations. Ce genre de questions, par exemple, je ne sais pas vraiment si je fais bien de répondre. M’enfin. J’ai commencé à réfléchir, autant aller jusqu’au bout.

Ah. Et d’abord, pourquoi elle me pose cette question ? Je m’appelle pas Dieu.

« Hmmmmmm, ça fait beaucoup de questions. Déjà, pour ce qui est de tout le monde qui fait comme si de rien n’était, tu as déjà donné la réponse toi-même. Je pense que c’est par lâcheté. » Je marquai une pause. « Je ne sais pas vraiment comment tu conceptualises ça, mais je ne pense pas que la lâcheté consiste uniquement à fuir le combat ou ne rien faire pour l’arrêter. Parfois, on peut juste ne pas avoir suffisamment de courage pour se dire que c’est assez, qu’on en peut plus et qu’on doit partir. Ceci dit, c’est difficile d’établir une réelle frontière entre le courage et la lâcheté. »

Pendant la 2nde guerre mondiale, par exemple. Ces gens qui ont été envoyés dans des opérations suicide … Soit tu avais les tripes de dire que tu étais un lâche, soit tu restais un lâche et tu y allais quand même. Là, c’est dur de savoir où est la bravoure. Si quelqu’un y arrive, qu’il me le dise.

« Et puis … faire semblant d’avoir un lendemain heureux ? Je sais pas trop comment le formuler, mais l’environnement auquel on est soumis force peut-être à adopter cette attitude. Être forcé à se battre comme ça, ça engendre des pressions et face à ça, tout le monde réagit de façon différente. Certains font semblant d’être forts pour intimider et dissuader les autres d’attaquer, d’autres font semblant de ne rien voir pour ne pas s’effondrer … Mais malgré ça, je ne pense pas que tout le monde soit dans le même cas. Il y en a pas mal qui ne se font plus d’illusions et qui ont accepté l’éventualité de mourir comme ça. »

Je marquai une nouvelle pause, plus longue cette fois. Parce que je savais que ce que j’allais sortir par la suite ne serait pas forcément agréable à dire ou à entendre. De fait, il me fallait un peu de temps pour choisir mes mots.

« Quant au fait que l’on mérite ce qui nous arrive … Je ne suis pas d’accord. »

Je m’arrêtai aussitôt. Il faut que je contrôle mieux ma voix. Ne pas laisser paraître que ça me concerne. Que je prends ça trop à cœur. Respire. Calme-toi.

« Ces enfants qui meurent sans avoir rien fait de mal … Ou ces personnes qui ne peuvent plus rien faire à cause d’un accident. Est-ce qu’elles l’avaient mérité ? Dans ce cas, autant éradiquer l’humanité immédiatement. Si exister est un crime, alors personne n’a droit à la vie. Personne n’a droit à une chance. »

Je me stoppai de nouveau, dans une seconde tentative de rester calme. Si je me laisse emporter, rien n’est sûr quant à la suite. Inspire, expire.

« C’est vrai que certaines personnes méritent de souffrir plus que d’autres. Mais … Mais … Aaaaaah, comment dire ?! De toute façon, il est impossible de vivre sans subir cette douleur. Même si on s’isole loin du monde, loin de ceux qui voudraient nous blesser, c’est la solitude qui nous détruira, parce que c’est la nature humaine. Même si on sait que ça va nous faire du mal, on ne peut s’empêcher de dépendre des autres … »

C’est pathétique, stupide, pathétique, stupide.

« Alors oui, elle n’en méritait pas tant. Qu’est-ce qu’on y peut réellement ? A part essayer de la soutenir malgré ça … ou encore la tuer pour abréger ses souffrances ?! »

… J’y arrive pas. J’ai un vrai problème de self-control. Malgré mes efforts pour ne rien laisser paraître, mes poings se crispent, mes ongles se plantent dans ma paume et labourent la peau, comme pour me rappeler que je ne dois pas lâcher prise. Que je ne dois pas céder à cette colère qui s'amplifie doucement, mais sûrement.




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MessageSujet: Re: I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku   I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku EmptySam 11 Mai - 22:44

Il prit son temps avant de répondre, les yeux dans le vague, et je me demandai soudainement pourquoi je m'adressais à lui en particulier. Je le connaissais pas vraiment. Peut-être parce qu'il était ami avec Arwen ? Ça explique une partie, mais pas l'autre. Je n'ai jamais vraiment exposé toute l'étendue de mon malaise à quiconque, mais le peu de personnes qui sont au courant sont vraiment proches de moi... Alors pourquoi lui ? On n'est rien du tout, l'un pour l'autre, à peine des connaissances. J'ai autant besoin de me confier que ça ? Peut-être que je craque. J'en sais rien...

« Hmmmmmm, ça fait beaucoup de questions. Déjà, pour ce qui est de tout le monde qui fait comme si de rien n’était, tu as déjà donné la réponse toi-même. Je pense que c’est par lâcheté. Je ne sais pas vraiment comment tu conceptualises ça, mais je ne pense pas que la lâcheté consiste uniquement à fuir le combat ou ne rien faire pour l’arrêter. Parfois, on peut juste ne pas avoir suffisamment de courage pour se dire que c’est assez, qu’on en peut plus et qu’on doit partir. Ceci dit, c’est difficile d’établir une réelle frontière entre le courage et la lâcheté. »

Ce type... C'est étrange. Je ne m'étais jamais réellement posé la question, mais j'adhère à sa vision. Comme si je ressentais la même chose sans m'en apercevoir. Il met des mots justes sur quelque chose que j'avais au fond de moi sans m'en rendre compte. Peut-être est-ce pour cela qu'Arwen s'entend bien avec lui, étant donné qu'elle a la même faculté... Je l'ai peut-être mal jugé. Ou peut-être que je l'ai jugé correctement, mais que je me suis trompée sur ce point-là. Bah. C'est du pareil au même.

« Et puis … faire semblant d’avoir un lendemain heureux ? Je sais pas trop comment le formuler, mais l’environnement auquel on est soumis force peut-être à adopter cette attitude. Être forcé à se battre comme ça, ça engendre des pressions et face à ça, tout le monde réagit de façon différente. Certains font semblant d’être forts pour intimider et dissuader les autres d’attaquer, d’autres font semblant de ne rien voir pour ne pas s’effondrer … Mais malgré ça, je ne pense pas que tout le monde soit dans le même cas. Il y en a pas mal qui ne se font plus d’illusions et qui ont accepté l’éventualité de mourir comme ça. »

Vraiment... Je pensais... Je pensais qu'on était une poignée... Je ne cherche pas à mourir, le suicide n'est pas une solution pour moi. Mais je sais. Je sais tellement bien que demain, quelqu'un peut me tirer dessus, me poignarder, m'égorger, que sais-je encore. Moi, ou n'importe qui, n'importe où, n'importe comment. Cette idée, je l'ai acceptée depuis que j'ai cette cicatrice qui me barre l'abdomen, de la naissance de la poitrine jusqu'à un point situé légèrement en-dessous de mon nombril. Mais pour moi. Pas pour les autres. Au fond, je ne sais pas vraiment si la mort m'apporterait une délivrance, mais... quand elle viendra, je ne pense pas que je résisterai. Elle possède un certain attrait, elle serait comme un linceul réparateur qui soignerait mes blessures. J'ai longtemps pensé que ce n'était pas la peine de m'en ouvrir à quelqu'un ; d'une, c'est pas mon genre, et de deux, et bien... Ils n'auraient pas compris. Je ne cherche pas à me tuer, mais... Je n'arrive pas à voir l'intérêt de vivre ainsi, ici, de cette manière, sans cesse sur le qui-vive, à guetter le moindre geste sorti de l'ombre. J'ai vécu comme cela un temps, avant d'abandonner et de lâcher prise. Complètement. Mais les autres, ils continuent à s'accrocher, à tenter de battre des ailes pour atteindre cette lumière libératrice qui m'éblouit et m'aveugle, sans que je puisse rien tenter pour mon propre salut. C'est stupide. Cette attitude est stupide. Reste à savoir de laquelle je parle.

Et lui, il m'annonce que non. Qu'on est nombreux, à être comme ça. À ne pas craindre la mort. Oh, ça n'a rien de très glorieux ou fort, de ne pas craindre la mort. Je dirais même qu'au contraire, c'est un symbole de... lâcheté ? Noirceur ? Désespoir ? Quand on a peur de tout, on se sent prisonnier d'une réalité et d'une existence qui nous échappe, qu'on ne comprend plus, parce qu'on est sorti de son axe de rotation. Alors, on reste coincé, jusqu'à ce qu'on parvienne soit à réintégrer le système, soit à le quitter définitivement. La mort, je la vois comme une porte de sortie qui mènerait ni vers la liberté ni vers une autre prison, mais vers... rien. Le vide. Une porte qui nous permettrait simplement de partir de cette salle sombre et brumeuse, mais qui ne s'ouvrirait que de l'extérieur. On aurait alors le choix : rester, ou s'en aller. On a toujours le choix. Il suffit simplement de faire le bon.

C'est horrible de ma part, d'en venir à penser ça. Mes parents sont morts. Ma benjamine est morte. Il ne me reste que mon aîné et ma cadette, qui souffriront terriblement si moi aussi, je quitte ce monde. Rien que pour eux, je devrais m'accrocher, me hisser à la force des bras, me blesser encore plus s'il le faut, pour eux, pour qu'on soit ensemble, et qu'on vive. Mais non. Je n'y arrive pas. Je suis un poids pour eux. Pour Arwen, qui doit s'occuper de moi chaque jour, prendre sur son temps pour le fardeau que je suis. Pour Ilfasidrel, qui paye une partie de ma scolarité, en plus de tout ce qu'il doit faire depuis qu'il vit seul. Ha. Une véritable enclume qu'ils traînent sur des kilomètres. Et tout ça pour quoi ? Parce que je ne sais plus marcher. Parce que je ne sais plus regarder devant moi. Parce que je ne sais plus rire, m'amuser, apprécier. Parce que maintenant, tout est nimbé d'un gris clair et terne, à peine bleuté.

« Quant au fait que l’on mérite ce qui nous arrive … Je ne suis pas d’accord. »

Je l'avais presque oublié. Sa remarque m'intrigua. Non, moi non plus, je ne suis pas d'accord avec cela, c'est ce que je voulais dire, mais j'ai dû mal m'exprimer. Pour changer. Quoique, non, c'est rare que je ne formule pas correctement ma pensée. Enfin bref, ça ne change pas grand-chose. Évidemment, qu'on ne mérite pas ce qui nous arrive – quoique, je mériterais probablement qu'on m'assassine dans un coin du couloir. C'est comme de dire que ce qui ne tue pas nous rend plus fort. C'est sûr, cet incendie ne m'a pas tuée ; est-ce que j'en suis sortie plus forte ? Est-ce que j'en suis sortie grandie ? Tu parles, tout s'est envolé, cette nuit-là. Ma famille. Ma vie. Mes rêves. Et ça ne m'a pas empêchée d'être mortellement blessée, plus tard, ça ne m'a pas empêchée d'ôter la vie de ce garçon. Pourquoi je me pose encore cette question ? « Pourquoi. » Il vaut mieux que j'arrête. Je sais que je n'arriverai à rien, que je me débatte ou non. Alors autant me laisser aller. Complètement. Mais ça reviendrait à du suicide, non ? Je ne sais pas. Je ne sais pas...

« Si exister est un crime, alors personne n’a droit à la vie. Personne n’a droit à une chance. »

Merde, j'ai loupé le début de sa phrase. Mais je crois pas que ce soit très important, vu la puissance qu'il met dans ces mots-là. Si exister est un crime... Suis-je un crime ? Les autres sont-ils des crimes, tous autant qu'ils sont ? Parfois, j'en ai envie. De prendre une arme, de tirer dans le tas. D'ôter des vies. Juste pour dire « Voilà. Vous savez ce que ça fait, maintenant. » Et à chaque fois que cette idée m'effleure l'esprit, j'y repense. A son regard. A son visage. A son sang, et à mon dégoût. Non. Je ne veux pas. Je ne veux pas finir comme lui. Non. Non. Non. Non. Je voudrais disparaître. Me jeter dans les profondeurs marines, et ne jamais remonter à la surface. Ne jamais revenir. Partir. M'évanouir dans la nature, et avec moi emporter tous les souvenirs qui me sont liés. M'effacer. A tout jamais.

« C’est vrai que certaines personnes méritent de souffrir plus que d’autres. Mais … Mais … Aaaaaah, comment dire ?! De toute façon, il est impossible de vivre sans subir cette douleur. Même si on s’isole loin du monde, loin de ceux qui voudraient nous blesser, c’est la solitude qui nous détruira, parce que c’est la nature humaine. Même si on sait que ça va nous faire du mal, on ne peut s’empêcher de dépendre des autres … »

Il parle comme s'il ressentait vraiment ce qu'il disait. On n'est peut-être pas si éloignés que ça, finalement. Est-ce que je dépends d'Arwen... ? Oui, mais elle serait plus heureuse sans moi. Sans ce visage pâle et émacié sur lequel elle s'acharne à faire fleurir un maigre sourire. Et au fond, la solitude ne me fait pas vraiment peur. Si demain, elle m'abandonnait... Je la comprendrais. Je serais triste, éplorée, mais je la comprendrais si bien. Je finirais probablement par crever dans un coin... Ou alors, je retournerais voir Ilfasidrel. Mmh, non, plus probable, il lui passerait un savon avant de m'embarquer chez lui. Mais ça n'arrivera pas, de toute façon... Elle ne m'abandonnera jamais. Elle devrait, pourtant. Par pragmatisme. Je la tire vers le bas. Et justement, on rejoint ce qu'il disait à l'instant. Et pourtant... Je n'irais pas jusqu'à dire que je suis à l'opposé de ce qu'il raconte, il y a une partie de vérité dans ce qu'il dit, mais je me sens légèrement en marge. Mais j'aimerais tellement... J'aimerais tellement que mon cœur se lave. Que j'oublie. Que je m'en détache. Mais dès que je referme les yeux, ce sont les siens qui s'ouvrent et qui me hantent, me regardent, tandis que ses lèvres fines s'écartent et me demandent : « Pourquoi... es-tu faible ? »

« Alors oui, elle n’en méritait pas tant. Qu’est-ce qu’on y peut réellement ? A part essayer de la soutenir malgré ça … ou encore la tuer pour abréger ses souffrances ?! »

Il faut que j'arrête. De ne penser qu'à moi. J'en avais oublié ma question initiale, et la brutalité de sa réponse m'alerta. Je le regardai, choquée. Qu'avais-je fait pour le mettre dans cet état... ? J'en peux plus. De ne pas comprendre les gens. De les blesser. De me blesser moi-même. Les relations humaines pour les nuls, ça ne m'irait même pas. Je savais, avant. Comment me comporter. Comment parler. Comment vivre. La tuer. La tuer. Comment peut-il même penser à cette éventualité... ? Si elle meurt, je mourrai avec elle, c'est certain. Mais elle ne mourra pas. Arwen... C'est une lumière. Elle attire les regards, les personnes. Mon cœur se serra en pensant que la seule personne qu'elle voulait auprès d'elle ne le serait jamais...

« Tu crois qu'on est nombreux, à raisonner comme ça ? », lâchai-je à mi-voix en renversant la nuque, avec un sourire dur, effrayant de désespoir et de vide. « Quoique, peut-être. Je parle pour Arwen, mais au fond, c'est à nous tous que je pense. Enfin... »

La soutenir. Comme si j'en étais capable. Je n'ai pas su les sauver, comment pourrais-je seulement l'aider ? Je suis méprisable. Incapable. Si stupide. Pourquoi est-ce que je discute de ça avec lui, même ? Mon discours n'est même pas cohérent.

Le ciel est si bleu. J'aimerais avoir des ailes. J'aimerais monter, monter, atteindre ce bleu infini et cet or éclatant, et ne jamais redescendre ; car en redescendant, je les verrai, ces horreurs, ces atrocités, qu'on commet à chaque minute, qu'on fait naître, croître, jusqu'au jour où elles nous engloutiront. Je mourrai donc d'épuisement et m'écroulerai au sol, ailes brisées. Étrange métaphore, tellement adaptée. Mes ailes se sont froissées et je ne volerai plus jamais.

« ... Peu de gens tueraient une lumière. On a trop peur de l'obscurité. »

Je remarquai ses poings serrés, sa respiration sifflante. Il avait l'air... en colère ? Ou il avait un problème quelconque ? J'hésitai à lui poser des questions sur son état, mais je me décidai, un peu inquiète.

« Eh, ça va ? T'as besoin de quelque chose ? »

Haha, tellement pas crédible. Aider les gens, rien que ça. Alors que je suis même pas capable de m'aider moi-même. La bonne blague...

( HRP : Encore désolée pour le retard monstrueux D:
2090 mots, j'ai jamais dû écrire un truc aussi long. ''''8D )
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MessageSujet: Re: I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku   I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku EmptyDim 19 Mai - 20:18




light kills
shadow heals

« Tu crois qu'on est nombreux, à raisonner comme ça ? Quoique, peut-être. Je parle pour Arwen, mais au fond, c'est à nous tous que je pense. Enfin... »

J'haussai les épaules. J'avais déjà du mal à gérer mes propres pensées. Deviner celles des autres était encore plus compliqué. Et deviner juste était encore plus dur. Après tout ... Chaque personne a un vécu différent, chaque personne a une personnalité différente. Chaque personne a son jardin secret, caché à l'intérieur d'eux. Un jardin dans lequel personne d'autre ne peut pénétrer. Comprendre les autres n'est pas difficile. C'est impossible. Qu'apporte la communication si ce n'est la souffrance de ne pas réussir à se faire comprendre ... ? Pas grand-chose. Alors autant faire abstraction des autres. Je préfère restreindre mon monde à un moi. Ce qui est déjà très difficile quand les autres essayent de s'y immiscer.

« ... Peu de gens tueraient une lumière. On a trop peur de l'obscurité. »

... Peu de gens, mais certains le feraient quand même. L'obscurité est effrayante, certes. Mais c'est ce qu'il y a de mieux pour certaines personnes. Contrairement à ce qu'on pense, c'est l'ombre qui guérit le mieux car elle peut donner une partie d'elle-même pour rehausser la lumière. Ceci dit, il y a plusieurs types de lumière ... Il y a des lumières comme le soleil. Brûlantes, incandescentes. Qui réduisent en cendres quiconque fut assez naïf pour les approcher sans en être digne. Et puis, il y a des lumières comme la lune. Douces, diffuses. Apaisantes. Les premières ne donneront jamais une portion de leur brillance aux autres. C'est contre leur nature. Elles vont et viennent, ravagent tout sur leur passage, sans même s'en rendre compte parfois. Elles pourraient réduire des centaines d'ombres à l'état de poussière qu'on repousse au loin d'un souffle sans le voir. Les secondes offrent tout ce qu'elles ont de lumière aux autres, tentant de les réchauffer du mieux que possible. Mais la Lune ne brûle pas. Elle éclaire seulement et là est toute la différence. La lune donne sa lumière aux ombres, tant qu'elle peut, mais on regardera toujours le soleil d'abord parce que c'est lui le plus brillant.

Mais entre l'un et l'autre, pour moi, le choix est vite fait. Je préfère encore détruire le soleil avant qu'il ne me détruise. Le tuer. Avant qu'Il ne me tue. Annihiler ce qui me rend faible. Même si je perds définitivement mon chemin après, je n'aurais au moins plus cet astre funeste qui m'écrase de toute sa chaleur insupportable.

« Eh, ça va ? T'as besoin de quelque chose ? »

« Je vais bien. » répondis-je du tac au tac, avant de me rendre compte que ma réponse était peut-être trop "automatique" pour paraître crédible. « ... Je vais bien. » répétai-je, plus naturellement.

Je décrispai mes mains, réussis de justesse à m'empêcher de tiquer en sentant la douleur assaillir mes paumes, là où j'avais planté mes ongles et tentai de me calmer. Je gardai les yeux fixés devant moi, sur un point lointain. Peu importe si elle me trouve irrespectueux ou je ne sais quelle autre connerie. Ça me va.

« Ce qui est stupide chez les humains, c'est qu'ils désirent toujours ce qui est mauvais pour eux. Le désir, c'est comme la glace. Ça brûle si tu essayes de t'en saisir. » repris-je d'un ton absent, cherchant mes mots.

Ce moment, quand tu sais quoi dire sans savoir le dire. Quand tu vois exactement le concept mais que tu n'as plus les mots. Comme quand tu essayes de décrire une couleur comme le rouge à un aveugle, sans utiliser le mot ...

« Quand on parle de lumière, les gens pensent toujours à ces personnes joyeuses, exubérantes et populaires. Celles qui semblent apporter la joie de vivre. Je trouve que c'est un peu réducteur ... et même très faux. Ces lumières-là brûlent et ne laissent rien derrière elle. » Une pause, minuscule. « Je préfère étendre la définition. Parce que je ne pense pas que la lumière soit quelque chose d'aussi cruel. La lumière devrait apporter l'ataraxie à ceux qui la reçoivent. Je préfère donc croire qu'il existe plusieurs types de lumières, celle du Soleil et celle de la Lune par exemple. L'une réchauffe et éclaire de manière très claire, très forte et l'autre nimbe les alentours de quelque chose de plus doux. »

Je fis une nouvelle pause, lui laissant le temps d'ingurgiter cette métaphore. Me demande comment j'ai atterri chez les Capricorn avec un talent d'orateur aussi peu développé.

« Et si on le considère comme ça ... alors je fais partie de ces personnes qui tueraient une lumière. »

Mes poings se crispèrent de nouveau.

« Si je le pouvais, je décrocherai le Soleil et le détruirai. La Lune est bien mieux. Elle, au moins, elle ne calcine pas ceux qui la regardent. »

Je me forçai à me détendre de nouveau et renversai la tête en arrière pour regarder l'astre solaire.

« Mais c'est vrai que ceux qui sont dans ce cas sont rares. Naïveté, insouciance ou stupidité, ils continuent à croire que la lumière du Soleil, c'est la salvation. Et aussi longtemps qu'ils y croiront, ils ne le tueront pas. Alors que c'est ce qu'ils devraient faire. »

Mon regard glissa vers elle une nouvelle fois.

« Parce qu'à trop se rapprocher du Soleil, ils finiront par en souffrir, comme Icare est tombé à la mer. »

Je ris légèrement, faussement insouciant et détendu, alors que je disais des choses horribles. Horribles. Dire des choses pareilles avec le sourire ... Un monstre. C'est ce qu'on me dit souvent. Je suis un monstre, parce que je vois le monde sous un autre angle. Sous l'angle de ceux qui ont déjà été réduits en cendres une fois mais qui sont encore là.

« L'ombre a souvent une connotation péjorative ... Mais ces lumières qui les détruisent, tout le monde les idolâtre. C'est injuste quelque part. Juste parce qu'elles brillent, elles s'en tireront toujours alors que ce sont les pires. Elles pourront toujours se montrer cruelles qu'on ne le verra pas parce que leur lueur masquera tout. Elle cachera leur vraie nature. Une ombre tue une lumière, on la hait. Une lumière tue des dizaines d'ombres, personne ne s'en rendra compte. »

Je souris une nouvelle fois, fermai les yeux en resserrant mon écharpe et les rouvris.

« Ceci dit ... ça, c'est ma vision des choses, libre à toi d'y adhérer ou pas. » Mon sourire se fit ironique. « Qui écoute une ombre quand il existe des lumières aussi proches ? »




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MessageSujet: Re: I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku   I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku EmptySam 27 Juil - 14:45

« Je vais bien. ... Je vais bien. »

Je le regardai longuement, pas convaincue. Il respirait rapidement. Et puis... il s'était bien rattrapé, mais sa première phrase semblait sortir d'un robot programmé pour cette phrase. Son ton était trop fade, insensible, habitué. Est-ce qu'il cache quelque chose ? La réponse m'apparut immédiatement. Oui, bien sûr. Comme tout le monde. Et je n'ai pas le droit de chercher à savoir quoi... C'est ainsi. Peut-être que Ryuku cache dans son petit corps une horrible vérité qui en ferait frémir plus d'un. Ou peut-être pas. Quelques temps auparavant, j'aurais pensé que je m'en foutais comme de l'an quarante. Mais tu peux pas tenir ce genre de conversation avec quelqu'un tout en prétendant que son sort t'est indifférent.

« Ce qui est stupide chez les humains, c'est qu'ils désirent toujours ce qui est mauvais pour eux. Le désir, c'est comme la glace. Ça brûle si tu essayes de t'en saisir. », poursuivit-il, les yeux dans le vague.
C'est vrai. Ils veulent posséder ce qui leur nuit et détruire ce qui les aide, en prétextant de nobles causes comme la défense des libertés ou des opprimés. Révoltons-nous contre la tyrannie du gouvernement actuel qui laisse les pauvres dans la misère, et puis abandonnons-les après avoir pris le pouvoir. Putain, j'ai envie de vomir.

Par contre, je sais pas si la comparaison avec la glace est très appropriée. La glace n'est pas désirable. La glace, c'est froid, insensible, ça n'est là que pour blesser. ... Je crois que je suis trop matérialiste. Je comprends ce qu'il veut dire, mais c'est comme si j'essayais de me persuader du contraire. Comme une sorte d'instinct de préservation. Reste à savoir de quoi je me préserve, haha... « Quand on parle de lumière, les gens pensent toujours à ces personnes joyeuses, exubérantes et populaires. Celles qui semblent apporter la joie de vivre. »

Celles-là même qui sont rayonnantes. Qui illuminent le monde. Qui m'éblouissent, sans que je ne sache que faire. Contre lesquelles je suis sans défense. Je comprends maintenant pourquoi sa métaphore sur la glace me gênait. Parce que moi-même, je me considère comme un iceberg. Personne ne me désire, parce que je ne veux pas être désirée. Et c'est très bien comme ça. Mais la glace, elle fond au soleil. Ce que je désire me détruira si je l'obtiens. Mais ça ne m'empêche pas de le vouloir. Les humains sont si stupides...

« Je trouve que c'est un peu réducteur ... et même très faux. Ces lumières-là brûlent et ne laissent rien derrière elle. »

Dit-il juste au moment où je parviens à cette conclusion. On doit être plus semblables que je ne le crois. J'ai peur de me fondre si je m'approche trop de lui. Mais j'ai aussi peur de geler éternellement, et de finir par me briser en mille morceaux parce que je suis devenue trop dure.

« Je préfère étendre la définition. Parce que je ne pense pas que la lumière soit quelque chose d'aussi cruel. La lumière devrait apporter l'ataraxie à ceux qui la reçoivent. Je préfère donc croire qu'il existe plusieurs types de lumières, celle du Soleil et celle de la Lune par exemple. L'une réchauffe et éclaire de manière très claire, très forte et l'autre nimbe les alentours de quelque chose de plus doux. » Il s'arrêta. Je digérai le morceau. C'était... waw. Il y avait du vrai dans ce qu'il disait, beaucoup de vrai. Trop pour que je l'ignore, même si je ne sais pas vraiment si j'aime l'idée ou pas. C'est encore trop frais dans mon esprit. J'ai besoin d'y réfléchir plus posément. Même si je sais qu'il a raison. Je le sens, à chaque fois que je vois Ace. Je cours à ma perte, mais le pire, c'est que je le fais en connaissance de cause. Putain, j'ai un sérieux problème. « Et si on le considère comme ça ... alors je fais partie de ces personnes qui tueraient une lumière. Si je le pouvais, je décrocherai le Soleil et le détruirai. La Lune est bien mieux. Elle, au moins, elle ne calcine pas ceux qui la regardent. » Mon regard s'était depuis longtemps détourné vers l'horizon, aussi son expression de visage m'était-elle inconnue. Cela en renforçait encore l'inflexion de sa voix. La détermination qui perçait à travers ses mots était... impressionnante ? Inquiétante, plutôt. C'était la détermination de celui qui tente le tout pour le tout parce qu'il n'a plus rien à perdre. Je le regardai en biais, fascinée. Il avait quelque chose à cacher. Quelque chose d'énorme. De largement pire que ce que j'abrite derrière ma forteresse de glace. Et pour rien au monde je ne voudrais savoir ce que c'est.

Si je détruirais le Soleil ? Je ne sais pas. J'accorde très peu de valeur à ma propre vie. Je me laisse aller, je le sais. Par lâcheté, paresse, désespoir aussi. Ansi que par peur et égoïsme. Alors je pense que je me laisserais détruire. Je laisserais ma citadelle fondre. Je ne me voile pas la face, je sais que c'est monstrueux. Arwen, Ilfasidrel, est-ce qu'ils s'en remettraient ? Je ne sais pas. Je ne pense pas. Ils ne se l'avoueraient pas, mais ils m'en voudraient. Surtout lui. Je crois que, quelque part, ce serait une délivrance. Pour moi et pour eux. Je sais ce que me diraient certains. « Tu es égoïste. Tu devrais te démener pour être heureuse, ne serait-ce que pour eux. » Mais au final, on est seul. On ne fait les choses que pour soi-même. Je l'ai fait pour toi, ça ne marche pas. Ça ne veut rien dire. Arwen ? Elle n'aide pas les autres pour eux. Elle le fait pour elle, pour soulager sa conscience. C'est sa façon à elle de se faire pardonner pour cette nuit-là. Oh, elle n'en a pas conscience. Elle se dit que c'est parce qu'elle aime ça, qu'elle le fait pour eux. C'est un prétexte.
« Mais c'est vrai que ceux qui sont dans ce cas sont rares. Naïveté, insouciance ou stupidité, ils continuent à croire que la lumière du Soleil, c'est la salvation. Et aussi longtemps qu'ils y croiront, ils ne le tueront pas. Alors que c'est ce qu'ils devraient faire. » J'en avais oublié le sujet initial de la conversation. Nos yeux se rencontrèrent et je la vis. La flamme à la fois meurtrière et meurtrie qui dansait dans ses yeux. Ce type, il n'est pas seulement dangereux pour les autres, il est dangereux pour lui-même. Je le sens pas. Pas du tout.

Une question s'imposa à moi. Arwen... Pour ce type, c'est une lune ou un soleil ? Mon regard se fit plus froid tandis que je cochais mentalement la case « À surveiller ». S'il lui faisait du mal... Malgré le fait qu'on partage un même point de vue et qu'on ait un certain nombre de points communs, on reste différents. Et s'il était déséquilibré mental ? On sait jamais. C'est même plausible. Il pourrait me sauter à la gorge dans la seconde. Enfin, j'extrapole un peu trop, je crois. Je sais que c'est un ami proche d'Arwen... Ça ne signifie pas forcément qu'il est sain d'esprit mais a priori, il l'apprécie et ne lui ferait pas de mal. Je retins un soupir. Je lui faisais... à moitié confiance, on va dire. « Parce qu'à trop se rapprocher du Soleil, ils finiront par en souffrir, comme Icare est tombé à la mer. »
Son rire me parut incongru dans cette situation. Il était vraiment bizarre... Mais il avait raison. C'était exactement ça. Comme un papillon attiré par la lumière. Inéluctablement, la mort l'emporte alors qu'il contemple cette lueur chaude et réconfortante. Comme si on n'avait pas le droit d'y accéder.

« L'ombre a souvent une connotation péjorative ... Mais ces lumières qui les détruisent, tout le monde les idolâtre. C'est injuste quelque part. Juste parce qu'elles brillent, elles s'en tireront toujours alors que ce sont les pires. Elles pourront toujours se montrer cruelles qu'on ne le verra pas parce que leur lueur masquera tout. Elle cachera leur vraie nature. Une ombre tue une lumière, on la hait. Une lumière tue des dizaines d'ombres, personne ne s'en rendra compte. » Je déglutis péniblement, sans savoir que penser. Je n'étais pas réellement en désaccord avec ses idées mais, comment dire... Son discours était un peu nouveau pour moi. Je ne savais pas quoi penser... J'ai toujours regardé la lumière comme quelque chose de bénéfique. Comme quelque chose que je n'atteindrais jamais. Je n'avais jamais vu les choses sous cet angle...
« Ceci dit ... ça, c'est ma vision des choses, libre à toi d'y adhérer ou pas. »

Ses lèvres s'étirèrent en un sourire sardonique. Ce type... Je comprends même plus pourquoi on s'était engueulé, à la base. Je le regardai, cachant ma surprise. Je ne le comprenais pas complètement, mais... quelque part, on était deux pauvres cons qui ne savaient pas trop ce qu'ils foutaient là. Juste pour ça, ses paroles ne me laissaient pas indifférente.

« Qui écoute une ombre quand il existe des lumières aussi proches ? »
Je me mordis les lèvres. Putain, mais te laisse pas faire, rebelle-toi, merde... Ouais, non, ma gueule. Je veux pas t'enfoncer, mec, mais tu pourras pas changer cette situation, peu importe à qu point tu essayes... Je soupirai, laissant mon regard dériver à nouveau vers le sol, trois étages plus bas. Machinalement, je lui tapotai l'épaule, en songeant vaguement qu'avec un peu de malchance, c'était un névrosé psychopathe qui détestais les contacts physiques et qui allais sauvagement m'assassiner en m'étranglant avec son écharpe.

« J'ai pas grand-chose à dire », finis-je par murmurer. « Je crois que j'ai besoin de digérer l'information. »

Je fermai les yeux quelques instants. J'avais trouvé ce qui clochait chez lui. Il parlait en connaissance de cause. Je dois dire un truc à ce propos, non ? Je suis pas du genre empathique comme Arwen, et je veux pas qu'il s'imagine que j'ai pitié de lui... Et je ne veux pas savoir ce qui lui est arrivé, même si je le pressens un peu. Ryuku Hitori... Il y a des vérités qu'il vaut mieux ignorer. Mais je ne peux pas non plus faire comme si de rien n'était...

« À t'entendre, on croirait que... » Je marquai une pause. « Que... tu as déjà été calciné par le soleil. »

Merde, il va s'imaginer des trucs. Je veux pas savoir. Je veux rien savoir. Il me fait peur, le monstre qui se cache dans son passé.

« Je te demande pas de me raconter ta vie », me repris-je en essayant de masquer la précipitation dans ma voix. Il y eut un autre temps de flottement. « Je voulais dire... Tu tiens le coup ? »

Je me serais giflée. Bien sûr que non, il tient pas le coup. Il n'y a qu'à l'entendre parler pour le savoir. Gênée, j'arrêtai de le regarder en biais comme je l'avais fait en parlant et fixai un arbre solitaire, dont le feuillage oscillait doucement au gré du vent frais.
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MessageSujet: Re: I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku   I never knew daylight could be so violent ¤ feat. Ryuku EmptySam 27 Juil - 18:28




why do my truest tales
sound the most false ?

Je restai un instant interdit devant sa question. Si je tenais le coup. Elle est bien bonne, celle-là ! Énorme. Ça fait combien de temps qu'on me la pose ? Ah. Quoique, cette fois, il y a une différence, on me pose la question en face. Quel progrès. Humanité, je regagne un peu de foi en toi. Mais juste un peu. Et tant qu'à faire, je vais la perdre tout de suite avant de commencer à m'y raccrocher. Je me dégageai calmement de sa prise, préférant éviter le contact le plus possible.

Mes lèvres s'étirèrent une nouvelle fois. Un nouveau sourire. Amusé, peut-être. Ou autre chose. Je ne sais pas.

« Pour quelqu'un qui se dit aussi lâche, tu as plus de cran que le reste de mes connaissances. » lâchai-je en ponctuant ma phrase d'un petit rire désinvolte.

Je préfère feindre de ne pas être affecté, même si elle a déjà dû voir qu'il y avait quelque chose, même si j'ai l'air d'un fou au coeur froid comme ça. Je crois que je suis encore trop enfant pour jouer à ça. Pour jouer au menteur et faire comme si j'étais intouchable.

Mon sourire s'étira un peu plus.

« Mais la réponse me paraît évidente, je serais pas là à te causer si je tenais pas le coup, mais six pieds sous terre dans une boîboîte appelée cercueil. Paix à mon âme. »

Malgré ma réponse, donnée sans hésitation, je ne pouvais m'empêcher de douter. Parce qu'en réalité, je n'avais pas la vraie réponse à cette question. Je ne savais même pas exactement si j'étais vivant ou mort. On me considère mort, on me considère vivant ... et comment je fais la part des choses, après ?!

Je m'étirai machinalement, maintenant volontairement mon regard sur l'horizon. Je voulais pas qu'elle sache. Je voulais pas qu'Arwen le sache. Personne ne doit savoir ...

« Enfin bref ... »

Je marquai un temps, regardant vaguement les nuages qui se délitaient paisiblement dans le ciel bleu. Bleu pur limpide.

« C'est pas comme si tu t'y intéressais vraiment, si ? T'es pas obligée de me poser ce genre de questions juste parce que la politesse ou je sais pas quel protocole t'y obligent ... »

Parce que de toute façon, je n'y répondrai jamais franchement. Je ne connais que trop bien le résultat. Qui commence par quelques regards fuyants et qui termine par la fuite de la personne toute entière.




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