Le toit. Un endroit tranquille. En hauteur, donc offre hypothétiquement une vue d'ensemble, et généralement agréable à voir. C'est dans cette optique qu'Aaron a décidé de venir en cet endroit juste après les cours. Le trajet n'était pas bien compliqué, il suffisait après tout de toujours monter. Le plus dur était de traverser les couloirs bondés par des élèves pressés de rentrer dans leurs dortoirs... La journée avait été longue, très longue. Après tout, il avait eu cours de japonais, où il n'avait absolument pas compris l'analyse que ses camarades et son professeur avaient faite. Puis il y avait eu le cours de français, une véritable catastrophe, cette langue semblait avoir été créée dans le seul but de le torturer ! Le reste de la journée avait été plus tranquille pour lui et n'avait plus vraiment posé d'obstacle à franchir en se cassant lamentablement la gueule... Les gens le laissaient tranquille, il pouvait vaquer à ses occupations sans que l'on prête attention à lui, Blackwell avait donc l'occasion de longuement penser et rêvasser dans son coin...

Bref, Aaron était désormais devant la porte donnant sur le-dit toit. Il porta un regard sur sa montre : 17h19. Il était encore tôt. Il pourrait éventuellement lire jusqu'à la tombée de la nuit, si personne ne venait l'embêter entre-temps... Ce lycée était emplit de surprises. Blackwell tourna la poignée et poussa la porte. Elle grinçait, le bruit fit un écho désagréable au lointain bruit de la circulation. Il fit deux pas, il était donc sur le toit, devant la porte. La première chose qui lui sauta au nez fut la vieille odeur de tabac régnant en maître sur les lieux, il devait avoir plu il y a peu, le sol était trempé, et l'asphalte dégageait une odeur très peu accommodante. De plus, la nuit commençait à tomber il faisait sombre, les nuages n'arrangeaient rien. Il s'avança et observa le panorama. Ce n'était pas moche, loin de là. On pouvait observer les alentours du lycée, la forêt, sombre, presque grise de par l'absence du soleil. Il ne faisait pas chaud, d'ailleurs, mais Aaron n'avait pas froid, il n'était pas frileux de toute manière, même habillé d'une simple chemise, sans veste. Il y avait encore des courageux qui courraient sur le stade, on entrapercevait de la lumière depuis les fenêtres des dortoirs, et celle, un peu plus loin, de la ville. On ne pouvait entendre le bruit des vagues, mais seulement voir la mer s'étendre jusqu'à l'horizon. C'est amusant comme ce lycée semble être à proximité de tout. Il eut un vague sourire. Qui ne devait sûrement pas ressembler à grand chose du point de vue extérieur, mais qu'importe.

Il allait continuer son observation lorsque son regard se posa sur une personne, qui le regardait d'un air peu accueillant. Blackwell ne l'avait pas entendu, il était plongé dans ses pensées après tout. L'observé était assis, Aaron l'observa rapidement, sans rien dire. Plutôt grand, malgré que juger sur une personne assise est un peu difficile, mais il était plus grand que Blackwell, c'est certain. Cheveux d'un rouge flamboyant, d'étonnant yeux verrons : un œil rouge, l'autre jaune. Singulier.

Aaron aurait espéré pouvoir lire tranquille, mais il semblerait qu'il doive se résigner à ne pas pouvoir le faire. L'autre garçon s'apprêtait déjà à lui adresser la parole...

Il fumait. En fixant Aaron d'un air narquois. Blacwell n'avait pas confiance, il préférait rester méfiant. Il était parfaitement conscient que les gens de ce lycée n'étaient pas tous inoffensifs. Sa méfiance devait se voir, mais qu'importe, autant ne pas montrer que l'on n'est pas naïf et que l'on sait à quoi s'attendre. Et pouvoir riposter. Même s'il y avait peu de chance qu'Aaron ne sorte son arme, à moins que l'on attente à sa vie, et encore.

« Pourquoi t’es là toi ? T’as pas la tête d’un fumeur… » dit le fumeur d'un ton qui passerait aux oreilles de n'importe qui comme étant agressif.

Encore plongé dans ses pensées, il vit le garçon jeter son mégot nerveusement. Aaron observa le reste de la cigarette se consumer sur le sol. Il n'avait pas encore répondu. Le plus rouge que rouquin s'était levé et s'approchait de lui, mains cachées dans les poches de son jeans.

« Alors ? »

Blackwell observa l'air purement moqueur, voire provocateur, de son interlocuteur d'un regard neutre. Il répondit calmement, comme habituellement :

« Lire. J'étais venu pour lire et profiter du calme. »

Il prit une courte pause avant d'ajouter :

« Quant à toi, j'imagine que tu ne souhaitais pas avoir quelqu'un sur le dos. Quoique tu sois en train de faire. »

Aaron n'était pas la personne la plus perspicace du monde mais il l'était assez pour deviné à l'air contrarié et la manière dont il le fixait et le fixe encore du garçon qu'il n'était pas le bienvenue ici.

Le garçon détaillait Aaron de haut en bas, un air de dégoût planté sur le visage. Blackwell leva un sourcil interrogatif mais ne dit rien, il vit son interlocuteur tirer une cigarette de son paquet, prendre son briquet et allumer celle-ci. Il prit une bouffée avant de lui souffler dans le visage. La fumée le fit toussoter légèrement. Il n'avait jamais été grand fan du tabac, bien qu'il ait déjà fumé, avec des amis... Il y a bien longtemps dans cela, quand l'innocence était encore là. Le Rouge [HRP : POWER RANGERS /o/] répondit à sa phrase précédente :

« Ouais tu me gênes, j’étais bien tranquille dans mon coin et tu débarques… »

L'autre eut un sourire méprisant, se recula d'un pas et recommença son manège.

« T’as une copine ? »

La respiration d'Aaron se coupa d'un coup et il pâlit. Ce devait être assez impressionnant à voir. Pas autant que le flot de souvenirs, heureux ou pas. Surtout le Pas. Ce jour là, pourtant, tout semblait normal. La fin des cours, le chemin jusqu'à chez lui. Jusqu'à ce qu'il ouvre la porte d'entrée. Les mots surprise, étonnement, stupeur, effarement, horreur, n'étaient pas assez forts pour décrire la scène à laquelle il avait fait face. C'était son meilleur ami après tout. Et elle était sa petite amie. Et elle était en sang. Et c'était le-dit meilleur ami qui tenait le couteau avec lequel elle avait été poignardée. Et elle ne bougeait plus. Et Aaron l'abattit. Puis il s'enfuit. Aaron revint dans le présent à la vue du sourire mauvais peint sur le visage du garçon aux yeux verrons. Celui-ci reprit alors la parole :

« -Elle t’a largué ? C’est ça ? Elle a trouvé mieux je parie. »

Le sang du jeune Blackwell ne fit qu'un tour. Un seul, et son arme était pointée vers son advers... Adversaire ? Aaron ne savait plus ce qu'il faisait, la sécurité de son arme était déjà dés-enclenchée. Il était près à abattre le jeune homme qui se trouvait devant lui. Le plus froidement qu'on pouvait le faire... Il laissa échapper quelques jurons en anglais, preuve du trouble plus que présent dans son esprit. Preuve que celui-ci n'était pas encore totalement revenu dans le présent... Preuve que lorsqu'il faut choisir quelqu'un à énerver, il ne vaut mieux pas s'en prendre au plus silencieux d'entre-eux...

Le rouquin eut un sourire sadique, ne présageant rien de bon. Il prit la parole :

« Oh...pas mal petit... »

Aaron ne releva pas, il n'entendit presque pas, même. Il voyait, mais n'entendait plus vraiment. Il ne savait plus même s'il avait essayé de parler. Il n'était plus sûr de rien. La rage assombrissait tout, jusqu'à ses pensées.
Il vit son opposant faire un pas en sa direction, Aaron, lui, ne fit pas un mouvement, il resterait concentré sur sa ''cible''. S'il tirait, il ne raterait pas sa cible, ça non. L'autre garçon avait les mains dans la poche. N'était-il pas inquiété de voir une arme pointée sur lui ? Les gens de ce lycée n'étaient que des fous, tous autant qu'ils étaient (HS : Surveille tes pensées, Aaron, nous ne sommes pas fous, juste différents D8<) Apparemment non, puisqu'il sourit avant de reprendre :

« Tu crois pouvoir tirer ? »

Aaron lui jeta un regard étonné. Il ne sortirait pas son arme s'il n'avait pas l'intention de s'en servir. Menacer n'était pas dans ses habitudes. Menacer, pour lui, c'était une action inutile. Parce que toute personne est censée se rendre compte lorsqu'elle dépasse les bornes, lorsqu'elle fait quelque chose qui entraînerait des conséquences plus ou moins désastreuses pour elle. Donc il ne menaçait jamais, non. S'énerver aussi, c'était rare chez lui. Mais jamais Blackwell ne laisserait qui que ce soit insulter celle qui fut son aimée.
Le type d'en face se remit à avancer vers lui, à tel point que l'arme se retrouva contre sa joue. Il arborait encore ce sourire. Comme si cela était normal. Le rouge reprit la parole encore une fois :

« Je pense pas que tu aies le courage, à moins que je sois débile... Tu trembles comme une feuille, d'après ton comportement et ta façon de réagir en parlant de la fille, je peux penser que cette jeune fille, a eu un accident... Nan mieux que ça... »

Du courage ? Aaron n'était pas courageux, et jamais il ne prétendrait en avoir. Il en avait eu, un jour. Peut-être. Désormais il fuyait, ce n'était pas la preuve la plus flagrante de courage. C'était un lâche. Il tirerait, s'il devait le faire. Et puis, tirer sur une personne qui n'a fait que se moquer de soit, ce n'est pas du courage, c'est fuir la réalité. Il n'a pas fait son deuil. Aaron John Blackwell s'en sentait de toute manière incapable, la situation actuelle le confirme parfaitement bien. Il était faible. Et la personne en face de lui en profitait. Il lisait dans son cœur comme dans un livre ouvert. D'ailleurs celui-ci le regardait droit dans les yeux. Cette façon de faire pourrait presque donner l'impression que ce gars avait la capacité de voir les pensées de n'importe qui. C'était dans un sens un peu effrayant.

« On l'a tuée pas vrai ? Oui , je pense que s'est cela , tuée , par quelqu'un que ..qui était proche de toi et de cette fille , ton meilleur ami peut être ? Tu l'as tué après ça ...pour l'avoir tuée elle . C'est pour ça que t'es là , tu es comme moi... »

Comme lui ? Que voulait-il dire par là ? Plus ce garçon parlait moins il comprenait ce qu'il se passait... Et comment, comment ce gars pouvait-il deviner ses pensées comme cela, d'un coup ?
Celui-ci retira doucement l'arme qui pressait sa joue, faisant que le canon pointait désormais vers le sol. Cette action ne plut pas à Aaron, du tout. Toucher à son arme faisait partie des 'règles', ou peu importe comment on peut appeler ça, qu'il ne fallait pas transgresser. C'était son bien le plus précieux après tout. Ou il s'énervait. Et là c'était la surenchère.

C'est donc plus énervé que jamais qu'il arracha son arme des griffes du 'devin'. Et qu'il prit enfin la parole :

« Je me demande... » dit-il tout en pointant le canon en direction du cœur du garçon.

« Combien de temps tu survivrais avec une balle dans le cœur. »

À vrai dire, ce n'était pas la réaction la plus réfléchie de la part d'Aaron, mais il en était arrivé au point où il n'en avait plus rien à faire. Il ne voulait plus que la personne devant lui ne le remue le couteau dans la plaie déjà bien infectée...
Blackwell appuya sur la gâchette. Et rien.

Il se rappela alors qu'il avait retiré toutes les balles pour nettoyer et éventuellement réparer son colt. Une erreur complètement idiote. Qui pourrait même être fatale... Tout comme le fait d'avoir perdu son calme. C'était exactement ce que recherchait le type qui lui parlait. Aaron s'était laissé manipulé comme un pantin. Quel imbécile il faisait... Toujours aussi naïf. Il eut un sourire triste, contrit. Il savait qu'il ferait mieux de s'en aller, mais de savoir si l'autre allait le laisser partir... C'était une autre histoire.


[HRP : Encore désolée pour le temps d'attente hein. >.< Vraiment, vraiment désolée. Je sais pas quoi dire, erm... J'espère que tu sauras quoi faire de ça...]

Mes paroles l'avait ébranlé vus son comportement très changeant , il arracha son arme de ma main comme si sa vie était en péril .

« Je me demande... » dit-il tout en pointant le canon en direction de mon cœur.

« Combien de temps tu survivrais avec une balle dans le cœur. »

Je le regarde , il me regarde , je penche la tête de côté , serait-il vraiment près à appuyer sur la gâchette de son arme ? Il me regarda droit dans les yeux quand il appuya dessus , mais rien ne se passa , j'en étais sûr , je n'avais pas vus les balles dans le chargeur de son colt .

Je lâchais un sourire , pauvre gamin , vus son regard perdu et honteux , il avait dut oublier de remettre tout en place , vus la brillance de l'arme , il avait dut la nettoyer très précieusement . Je mis ma main dans la poche et en sortis mon paquet de cigarettes , sortis un clope et l'alluma .
A la vus du comportement du garçon cela me rappela moi étant petit , toujours à essayer de jouer les durs .

Il baissa son arme et son regard , fis un pas en arrière pour partir , loin de moi je présume . Mais ça , c'est hors de question , j'ai quelque trucs à régler avec lui . Je sortis ma propre arme , oh la mienne est très simple , juste un paire de ciseaux , qui me servent à bien de chose , je fis tourner mon arme autour de mon doigt en continuant de fumer .

-Alors , la balle ma traversé ? On dirait pas .

Je m'avance vers lui pour le faire reculer contre le mur près des escaliers , il ne s'est plus quoi faire on dirait , cela me fait sourire encore plus devant son air à moitié honteux . Je mis mes ciseaux sous sa gorge pour le bloquer , le moindre geste de sa part pourrait lui trancher la gorge .

-Tu sais , ça peut arriver à tout le monde ce genre de chose , lui dis -je en murmurant à son oreille , mais quand tu sais que en face de toi , il y a un garçon qui aime s'amuser avec la mort , c'est moins drôle .

Je pris une bouffer de cigarette qui je lui envoyer en pleine face , le voir dans cette position me faisait jubiler intérieurement .

-Mais , aujourd’hui , je vais être d'une grande bonté avec toi , je vais te laisser une dernier chance et te poser une petite question très simple .

Son regard changea , voilà , c'est cela que j'aime , quand on parle d'un seconde chance de pouvoir encore vivre . Ce n'est qu'un gamin après tout .

-Pourquoi es-tu dans cette école ? Dans quel but ? Te venger ? Te montrer digne de puissance ?

Sa réponse , c'est cela que j’attends , savoir ce qu'il pense exactement

Combien de cigarettes ce gars pouvait consommer en une journée ? Parce qu'il venait d'en ressortir une autre, encore. Puis de sortir une paire de ciseaux, et de se mettre à ''jouer'' avec. Pour Aaron, ça n'a aucun sens, mais passons.

« Alors, la balle m'a traversée ? On dirait pas. »

Haha, très amusant, pensant Aaron, il se sentait minable, mais en même temps il bouillonnait encore d'une rage mal contenue. Le jeune homme recula en voyant l'autre s'approcher de lui, la porte n'était pas si loin, si ? Il ne pouvait tout de même pas partir en courant, il devait se calmer, réfléchir, correctement. Ses pensées furent interrompues lorsqu'il se retrouva acculé contre le mur, immobilisé par la lame de ciseau plaquée contre sa jugulaire. Aaron déglutit. Il était coincé. Parce qu'il était incapable de se contrôler correctement. Pathétique. Il réussirait peut-être à s'échapper, après tout il savait plutôt bien se battre au corps-à-corps, mais il y laisserait des plumes. Ou plutôt, sa carotide, tranchée, il agoniserait pendant 5 minutes de pures souffrances, à se vider de son sang lentement. Pendant ce temps, son adversaire aurait le temps de se reprendre pour le lui faire payer. Puisque blessé, la fuite est plus difficile, plus lente. Il est complètement à la merci de son agresseur en somme. Quitte à crever, autant souffrir le moins possible, donc ne pas bouger et réfléchir pour, au mieux, n'être ni blessé, ni coincé. Mais pour le moment il y avait plus de probabilité qu'il soit torturé, puis abandonné sur place ou balancé dans le vide. Que de joyeuses perspectives.
Aaron préféra donc attendre que le garçon qui le prenait en tenaille ne parle ou agisse. De plus, il commençait à prendre le contre-coup émotionnel de son accès de colère et avait plus envie de pleurer que de lutter. Mais il ne le fera pas, pas devant quelqu'un, encore moins si ce quelqu'un est en train de le menacer.
Pour empirer encore plus la situation d'Aaron, l'autre s'approcha encore plus près si possible, pour lui murmurer ce qu'il avait à dire.

« Tu sais, ça peut arriver à tout le monde ce genre de chose, mais quand tu sais qu'en face de toi, il y a un garçon qui aime s'amuser avec la mort, c'est moins drôle. »

Son ton outrageusement mielleux pourrait réellement rendre fou Aaron, il pensait même qu'il ne supporterait pas une heure de plus avec ce gars. Pourtant dans son genre, le brun était plutôt quelqu'un de tolérant. Et puis sérieusement, il n'en avait rien à foutre de ce qui pouvait amuser son opposant, sa seule envie pour le moment : Le faire s'éloigner de lui le plus vite possible, qu'il disparaisse.
Pour le rabaisser encore plus si possible, l'autre lui envoya une bouffée de cigarette juste devant le nez, pas franchement agréable. Il semblait tellement heureux d'avoir une victime, ça sent le complexe de supériorité à plein nez tout ça, et la cigarette accessoirement. Aaron ne comprenait pas le principe  de victimiser quelqu'un, il ne l'a jamais compris.
Et pourtant, l'autre continuait d'avoir ce sourire écœurant plaqué au visage. Dans un sens, peut-être que son soit-disant meilleur ami aussi avait ce sourire en tuant sa copine. Non, l'étudiant ne devait plus y penser. Ça faisait trop mal, trop, toujours. Et sa rage redoublait, encore. Il se détestait rien que pour ce simple fait.

« Mais aujourd'hui, je vais être d'une grande bonté avec toi, je vais te laisser une dernière chance et te poser une petite question très simple. »

Blackwell  réagit, évidemment. Il pourrait enfin se barrer au final. Il en ignora totalement le regard condescendant et le sourire suffisant de son aîné. Qu'est-ce qui lui avait pris de vouloir lire ici déjà ? Il ne savait même plus. Il faisait presque nuit maintenant, on pouvait le sentir à la température, pas encore assez froid pour claquer des dents, mais assez pour avoir la chair de poule. À moins qu'il ne fallait mettre cela sur le compte de l'émotion et de l'adrénaline, qui allait peut-être lui faire commettre une énorme erreur à un moment ou l'autre. Aaron transpirait en même temps, la sueur refroidissait rapidement et  lui éclaircissait un peu les idées. Il en avait bien besoin à ce moment, d'idées claires. Ajouté à la brise bien froide  due à la hauteur, tout était à la fois agréable et désagréable. Le côté désagréable étant dû au mur et à son opposant le maintenant immobile. Un mur, c'est pas si confortable que cela par ailleurs. Inconfortable, et surtout humiliant, le jeune homme commençait à vraiment être convaincu que ce gars était un salopard de la pire des espèces.
Il était encore plongé dans ses pensées quand l'autre débuta sa série de questions. Il était censé n'en poser qu'une seule. L'étudiant se retint d'en faire la remarque, ce n'était pas la chose la plus intelligente à dire en position d'infériorité.

« Pourquoi tu es dans cette école ? Dans quel but ? Te venger ? Te montrer digne de puissance ? »

Le brun éclata de rire après avoir entendu la dernière question. Pas un rire joyeux, comme lorsque l'on entend une bonne blague, plus sourd, faux, dénué de tout humour, plutôt nerveux même. Comme si le cerveau d'Aaron John Blackwell venait de se faire la malle, et qu'il ne restait plus rien, sauf le noir. Quelqu'un de parfaitement sain d'esprit aurait même prit peur, mais aucune inquiétude pour l'autre gars. Il ne serait pas déstabilisé par si peu que cela. L'Aries n'était pas encore complètement fou à lier, enfin, il l'espérait, très fort. Il prit enfin la parole, n'ayant aucune envie de réfléchir plus que de raison, et son fou rire s'étant enfin stoppé. Sa voix était plus rauque que d'habitude, à moins que ce n'était qu'une illusion, une hallucination pour lui dire qu'il serait temps de redescendre sur terre et de se bouger.

« Pourquoi je suis dans ce trou ? J'en sais rien, parce que je n'ai pas vraiment d'autre endroit pour aller ? Parce que je me suis pas suicidé après la mort de l'une des personnes qui m'était la plus chère et que j'ai tué l'une de celles en qui j'avais le plus confiance ? Peut-être bien. Ouais, ça doit être ça, sûrement. Je ne me suiciderai pas, je n'en ai ni l'envie, ni le ''courage'', ni la volonté, tout ce que tu veux. Je vois pas d'autres explications. Et aussi parce qu'il faut bien que je finisse mes études, c'est pour ça que je suis ici, rien à voir avec des histoires de pouvoir de je ne sais quoi... Ma vengeance est déjà finie, il me reste plus rien à faire. Pense ce que tu veux, mais lâche moi maintenant... J'ai subitement plus l'envie de voir personne. »

Aaron avait déclamé sa tirade d'un trait, en oubliant presque de respirer au passage. Il n'avait pas parlé particulièrement fort, mais il se doutait qu'il devait avoir l'air essoufflé, fatigué, tiraillé par des regrets aussi. Le jeune Blackwell pensait à son père à cet instant... Que devait-il penser de lui en ce moment ? Il préférait encore l'ignorer. C'était pour le mieux.
Toujours est il que psychologiquement parlant, Aro avait littéralement one-shot, pas qu'il en avait fait tant que cela. L'étudiant avait fait tout le travail à la place de l'autre. Aaron avait complètement craqué, coincé entre une enflure ravivant des blessures très mal cicatrisées, voire même encore infectée, et le mur froid, la barrière le privant de liberté. Liberté qu'il voulait avoir maintenant, il avait répondu à ses questions idiotes. Son bourreau devait aussi respecter la part de son marché. L'Aries souhaitait simplement prendre une douche glacée, et dormir pendant au moins trois jours. Il en avait vitalement besoin. Peut-être même qu'il pleurerait, il ne préférerait pas, évidemment. Il n'aura qu'à se faire porter pâle...

[HRP : Vraiment désolée pour l'énorme retard >.< J'espère vraiment que ça te plaira ;o;]