Je vous ai déjà parlé de quelques évènements de la vie d'Erlwäna, donc il n'y aura pas vraiment de surprises. Commençons alors par le commencement. Erlwäna est née à Moscou, d'une mère française, Victoire, et d'un père russe, Nicolaï. La demoiselle a faillit ne pas naitre, car au début de sa grossesse, Victoire a été forcée par sa mère d'aller chez une faiseuse d'anges, pour avorter. Sauf que ça n'a pas marché. Et sa mère en fut plus qu'heureuse. Elle ne dit pas tout de suite à Nicolaï qu'elle était enceinte de lui, car un médecin lui avait presque affirmé que son enfant ne serait pas normal à cause de l'avortement raté. Elle avait peur, tellement peur qu'elle l'a caché à son fiancé. Mais quand Erlwäna est née, Victoire a su qu'elle n'aurait aucune séquelle de l'avortement raté. Elle prévint Nicolaï, qui était au front, et il fut si heureux d'apprendre ça qu'il fit tout pour revenir plus tôt. Erlwäna devait avoir quatre mois environs, mais elle en paraissait 24. Elle a passé une bonne partie de sa vie à Paris, puis dans les campagnes Russes. Au cours de ces année-là, Nicolaï lui apprit à se battre, à tirer, et à être plus discrète qu'une chat noir en pleine nuit. Il craignait le fait que sa fille, sa seule fille, ne puissent se défendre en cas de guerre. Il lui avait donc tout enseigné de l'art de la guerre, tandis que sa mère lui enseigna la musique, et sa grand-mère, Natacha, lui apprenait à lire et à écrire.

Un jour, alors qu'Erlwäna avait quinze ans environ, un adolescent, de son âge, arriva dans le village. Il ne parlait à personne, fuyait les gens, et s'enfermait continuellement dans sa maison, ou allait s'enfoncer dans la forêt d'à côté. La jeune fille prenait un malin plaisir à l'espionner, mettant en pratique les enseignements de son père. Bien sûr, s'il l'avait su, il l'aurait punit, et l'aurait par tous les moyens empêcher de recommencer. Mais personne ne la voyait. Au bout de plusieurs mois d'espionnage, Erlwäna prit enfin son courage à deux mains, et aborda le jeune homme. Il s'appelait Marwan, et avait perdu ses parents dans la guerre. Depuis, il vivait avec sa grand-mère Anastasia, qui faisait tout ce qui était en son pouvoir pour le rendre heureux. Mais elle ne pouvait pas, car elle ne pourrait jamais remplacer les parents du jeune homme. Il s'exilait donc, pour pleurer, tenter de se souvenir d'eux. La demoiselle comprit vite ce qui lui arrivait, et réussi peu à peu à lui rendre goût à la vie. Et elle tomba amoureuse de lui. Jamais elle n'avait aimé comme ça. Mais le pire, c'est qu'il n'avait pas l'air de s'en rendre compte. On aurait dit qu'il était... autre part.

Plusieurs mois s'écoulèrent, et l'anniversaire d'Erlwäna approchait à grands pas. Elle en parla bien sur à Marwan. Pour son anniversaire, il alla jusqu'à Moscou, et lui acheta une poupée gigogne, peinte à la main. Elle était magnifique. Ilrevint le plus rapidement possible vers le village, sans prendre garde aux avertissement que lui lançaient les paysans. Mal lui en prit, car arrivé à deux cent mètres environ du village, une patrouille allemande le prit pour un fugitif, et ouvrit le feu. Il s'écroula, transpercé par une dizaine de balles. Erlwäna, qui le cherchait désespérément, entendit les coups de feu, et s'élança à vive allure vers la provenance des tirs. elle tomba nez à nez avec la patrouille, et elle les tua tous. Sans exception, avec son WALTHER P99, qu'elle portait toujours sur elle. En larme, elle s'agenouilla près de Marwan. Il n'était pas encore mort, mais elle ne tarderait pas à venir. Il ouvrit les yeux, et poussa la poupée gigogne vers la demoiselle. Puis il prit son visage entre ses mains, et déposa un baiser sur ses lèvres tremblantes. Il mourut ainsi, en embrassant la seule fille qu'il avait connu, et aimé.

Suite à ça, Erlwäna tomba en dépression. Elle gardait toujours la poupée sur elle. La demoiselle commença à fumer, mais ses parents réussirent à ne pas la faire aller plus loin que la cigarette. Peu à peu, elle commença à revivre, lentement. La blessure ne se refermerait peut-être jamais complètement, mais au moins, elle cicatrisait de plus en plus. Au bout de six mois, Victoire et Nicolaï, voyant leur fille aller de mieux en mieux, décidèrent de l'envoyer dans cette école spécialisée, au Japon. Elle devait apprendre à vivre seule, à se battre mieux qu'avec les simples entraînements de son père. Cette décision déchira le couple. Mais il le fallait. Erlwäna, apprenant la nouvelle, s'y accommoda bien. Et même si ses parents lui manquaient, elle recevait souvent des lettres, et en envoyait. Elle n'était donc pas complètement seule. Et puis, ce n'était que la rentrée, elle se ferait rapidement des amis...