« Jamais. Jamais tu ne seras heureuse, tu m’entends So ? JAMAIS. Tu n’es qu’une petite idiote inutile, tu n’aurais pas dû survivre, tu le sais ça hein ? On te l’a déjà dit. Même rabâché, petite sotte. Lève-toi. Lève-toi et fuis ! Ça ne servira surement à rien, car je suis toi, mais en mieux. Je suis la vraie toi. Mais tant que tu fuis je pourrais te faire croire que tu vas bien, mais jamais, je dis bien jamais je ne te laisserais gagner contre moi. Je suis encrée dans ta peau, dans tes yeux, dans ton cœur, dans ton âme. Alors lève-toi, prends ces lames, va et tranche… Tranche.Tranche… »

C’est du déjà vu, à plusieurs reprises même. Elle me possède, elle est moi. Jamais je ne pourrais lui échapper… Je me lève, l’écoute. J’écoute ces chuchotements que je prononce sans m’en rendre compte. Je prends un sweat noir, et enfile simplement ça. Je prends mes lames dans ma main, tel un zombi et les serre fort dans ma main. Je dois le faire, je dois continuer. Jamais je pourrais être heureuse pendant longtemps, elle sera toujours là. Je serai toujours là… Il y aurait un moyen d’échapper à tout ça, la mort, oui. Mais je ne peux pas, elle me contrôle pour que je m’arrête au point de la souffrance perpétuelle.

Cray, Eimi et Miki dorment sagement dans leur lit. Je ne les ai pas réveillé et tant mieux. Avant de sortir de la chambre, j’embrasse doucement le front de Cray. Il est souvent là pour moi, mais il ne peut pas l’être toujours. Je sors de la chambre pied nus, ma clochette habituelle accrochée à la cheville qui résonne dans les couloirs. Je marche, les mains en sang pendant le long de mon corps frêle et marqué de bleu. Cela fait plusieurs jour que je n’ai pas utilisée ces lames, j’allais mieux, du moins c’est ce que je pensais… Des goûtes perles sur mes mains jusqu’à atterrir au sol, comme si je marquais mon chemin. Quelqu’un d’extérieur à la scène m’aurait surement pris pour un mort vivant, ou se serait cru dans un film d’horreur.

J’arrive de la porte de la salle des douches, 3 heures du matin, c’est parfait. Personne ne viendra me déranger ici. C’est sûr. J’ouvre la porte avec mon coude pour le pas mettre de sang sur la poignée, il ne faut pas laisser de traces de mon passage ici. Je vérifie quand même qu’il y a personne, affirmatif, je suis totalement seule. Je rentre dans une douche puis enlève mon sweat. Autant ne pas le tâcher, comme les autres, je le pose sur le porte affaires prévu à cet effet puis me laisse glisser contre le mur glacé pour me retrouver assise dans la douche.

« Bien, petit être… Maintenant tu vas couper, encore, encore et encore. Jusqu’à que tout ton bras sois en sang, mais attention il ne faut pas mourir. C’est un jeu très marrant non, tu ne trouves pas ? Tu es ma marionnette et je fais ce que je veux de toi. Une entaille sur la cuisse ? Ce n’est pas une mauvaise idée, allez, écoute moi… Fais. Bien… »

J’entaille lentement mes bras puis mes cuisses sans pouvoir y résister. Le sang commence à couler abondamment sur le carrelage. Je suis entièrement dans ma transe et ne fais plus attention à rien à part la lame qui danse sur mes membres.

Enfoiré ... Profiteur ... Drogué du travail ... Elle pourrait en sortir des surnoms bidon à l’égard de l’homme couché à ses côtés, saloperie de profiteur ! Après en avoir profité toute la nuit, voilà que Monsieur dort comme un loir, et elle bien sûr, impossible de fermer l’œil, putain pour une fois qu’elle se lève tôt ... VOILA QU’IL DORT CE CON ! Fixant le plafond d’un air blasé, elle posa un regard las sur son réveil ... Deux heures du matin et cinquante minutes bien exactement, va chier !

Autant le faire chier alors, histoire de lui faire comprendre à quel point ça pouvait être chiant de se faire réveiller alors qu’on dort super bien. Reposant un regard sur le visage endormi du prof d’allemand, elle lâcha un soupir résigné, il risque de lui en vouloir et puis, elle pouvait pas faire un bordel monstre histoire de le réveiller –surtout que si c’est Holic qu’elle réveille, c’est carrément la fin du monde qui va se passer ! – se levant de la manière la plus discrète possible pour enfiler une simple nuisette avant de sortir pied nus de la chambre –oui, parce que chercher ses fringues éparpillées un peu partout dans la chambre, ça lui disait rien, surtout qu’elle se pèlerai la race entre temps vu sa ...tenue précédente, qu’elle risque de se cogner à quelque chose, de réveiller l’autre loir qui va gueuler et qu’elle aura pas sa pause clope-, son paquet de cigarette à la main, personne pour la faire chier, autant en profiter pour fumer tranquillement une clope dans les couloirs, à moins de tomber sur un dictateur qui lui citerait le règlement intérieur à trois heures du mat’ ... ou encore un psychopathe fou furieux pédophile ou je ne sais quoi ... dans ces conditions, elle aura juste à gueuler comme une dingue, au moins ça réveillera la totalité du pensionnat donc pas de soucis à se faire.

Sortant de la chambre dans le plus grand silence, elle referma la porte avant de se diriger vers les douches, tirant une cigarette de son paquet pour la porter à ses lèvres avant de l’allumer, finalement heureusement qu’elle s’est levée plus tôt, sinon le blanc l’aurait forcé à sortir dehors dans cette tenue alors qu’il fait moins quarante dehors, saloperie de sadique !

Poussant la porte des douches d’un air endormi, lâchant un soupir presque inaudible, jurant intérieurement contre le carrelage gelé des douches, et aussi parce qu’elle avait pas prit de quoi se changer et une putain de serviette pour pas rentrer tremper, VIE DE MERDE ! Entrant dans les douches, elle raga contre la température actuelle de l’endroit, tu l’as fous dans un frigo, c’est la même, tu te pèles autant !

Un « plop » attira son attention, elle venait de marcher dans de la flotte, obligé ! Et va chier ! Et puis, comment ça se fait ? Y a beaucoup de gens qui prennent des douches à trois heures du matin ? ET POURQUOI L’EAU ELLE EST ROUGE ?! Suivant le tracé de cette espèce d’eau bizarre, elle tomba nez à nez avec une gamine, la regardant d’un air entre la surprise et la terreur, quesqu’elle fout là ?! Et surtout dans cette tenue ?! ET QUESQU’ELLE FOUT ?! Il ne lui fallu pas longtemps avant de comprendre les actes de la blonde. Elle avait trois choix : Hurler comme une désespérée comme dans les films d’horreur, partir en courant pour se calfeutrer dans sa chambre, se cacher dans son lit, plus lâcher son blanc et ne jamais en sortir et aider cette pauvre âme en détresse.

Le choix fut rapide, la plus âgée se jeta sur la plus jeune –en manquant de se vautrer sur elle en glissant comme une conne- pour lui attraper le bras en le levant au dessus d’elle, resserrant son emprise avant de plonger son regard dans celui de la jeune fille.

« MAIS T’ES COMPLÉTEMENT FRAPPÉE MA PAROLE ! Hurla t-elle. Tu te rends compte de ce que tu étais entrain de faire ?! »

Quelqu’un ouvrit la porte de la douche, j’aurais parié être seule. Je lève les yeux en sa direction, elle est blonde, à peine habillée, comme moi quoi. Elle tire une tête de… Choquée ? Epouvantée ? Terrifiée ? Je ne sais pas vraiment mais elle se jette sur moi et m’attrape le bras, ses yeux se plongent dans les miens. Puis elle se met à gueuler :

« MAIS T’ES COMPLÉTEMENT FRAPPÉE MA PAROLE ! Hurla-t-elle. Tu te rends compte de ce que tu étais en train de faire ?! »

Frappée, cinglée, totalement oui… Si je me rends compte de ce que je fais, ce n’est pas moi qui le choisis mais oui, je m’en rends compte. Pourtant je ne peux rien y faire, c’est un perpétuel combat avec moi-même.
Un sourire cruel se dessine sur mon visage, le seul moyen de voir que je ne suis pas totalement moi est de regarder mes yeux mais… Jamais elle ne le fera. Elle va avoir peur de moi, s’enfuir en m’abandonnant ici. Comme toute personne normale ferait. Des larmes se déposent au coin de mes yeux et je me mets à rire, un rire venant du plus profond de l’enfer, rempli de haine, de plaisir venant de la douleur, sadique.

« Comment peux-tu te préoccuper d’une idiote comme So ? Cette petite conne qui ne se rend pas compte qu’elle ne devrait déjà plus être là ! Chaque entaille, elle la mérite ! Elle aurait dû crever ! Maintenant elle doit endurer le fait qu’elle est survécut… »

Cette fille ne doit rien comprendre aux mots qui sortent de ma bouche, des mots sans aucunes significations pour elle. Je veux que Levy s’en aille, je ne veux pas que cette fille prenne peur devant moi. Les larmes coulent le long de mes joues. Elles atterrissent sur mes cuisses et se mélange au sang.

Faudrait peut être qu’elle retourne se coucher, les nuits blanches ne la réussissait pas, mais alors vraiment pas ... ou alors c’était cette gamine qui débloquait complément, et ça ne l’étonnerait pas.

La plus vielle se contentait de la fixer d’un air incompréhensible, était-elle folle ? Sûrement vu la manière dont elle s’était mise à rire, un rire qui fit froid dans le dos de la professeur, cette petite ne lui inspirait pas confiance, pourtant elle ne pouvait pas la laisser à son triste sort, c’était son devoir en tant qu’adulte de protéger les enfants après tout.

Pourtant au fond, elle avait peur. Qui lui dit que cette gamine ne va pas se retourner contre elle d’un seul coup ? Qui dit qu’elle ne serait pas capable de se jeter sur la plus âgée pour s’occuper de son cas ? Ce lycée était tellement rempli de fous qu’elle n’était nullement étonnée maintenant.

« Comment peux-tu te préoccuper d’une idiote comme So ? Cette petite conne qui ne se rend pas compte qu’elle ne devrait déjà plus être là ! Chaque entaille, elle la mérite ! Elle aurait dû crever ! Maintenant elle doit endurer le fait qu’elle est survécut… »

Se mordant la lèvre inférieure, elle serrera son emprise sur le poignet de la fillette, la giflant violemment en la dévisageant presque. Qui était cette dite So ? Se pourrait-il qu’elle ai une double personnalité ? Surement, c’était presque certain même. Lâchant un soupir, elle replongea une nouvelle fois son regard dans celui de l’enfant.

« Je ne sais pas qui est cette So ! Ni même qui tu es ! Mais peut importe, je peux pas laisser une enfant se mutiler de la sorte ! En tant qu’adulte je dois te protéger ! Alors tu vas me ranger cette lame rapido’ et je t’emmène de force à l’infirmerie pour t’y faire soigner ! »

Alors qu’elle avait prit la parole, des larmes se mirent à couler le long des joues de la plus petite, Nobody afficha un léger sourire triste, portant sa main sur la joue de la petite blonde pour essuyer ses larmes, sans pour autant la lâcher du regard.

« Allons, ne pleurs pas. Si tu m’expliquais tranquillement ce qui arrives. »

Et une gifle, elle a de la force quand même. Elle me regarde avec insistance. « Quoi tu flippes la vieille ? » Levy, ferme-là… Je t’en supplie. Fais tout ce que tu veux à moi mais ne touche pas aux autres. Tout sauf ça. Mes poings se contractent, je rentre dans un combat avec Levy et la jeune fille me répond. Oh, erreur de ta part, si je n’arrive pas à contraindre Levy à se taire… Oh non, je crains le pire…

« Je ne sais pas qui est cette So ! Ni même qui tu es ! Mais peu importe, je peux pas laisser une enfant se mutiler de la sorte ! En tant qu’adulte je dois te protéger ! Alors tu vas me ranger cette lame rapido’ et je t’emmène de force à l’infirmerie pour t’y faire soigner ! »

Toujours en me regardant, elle essuie, du bout des doigts, une des innombrables larmes qui perlent le long de mes joues. Ne me dit pas que tu as pitié de moi, je t’en supplie… Ne te rabaisse pas à ça… Levy va répondre quand elle renchérit :

« Allons, ne pleure pas. Si tu m’expliquais tranquillement ce qui arrive. »

Levy ou So… Je ne sais pas ce qu’il se passe, au secours. Je ne veux pas, je ne veux pas perdre cette chance de faire des rencontres. Levy, laisse moi je t’en supplie… Laisse-moi. Si tu ne le fais pas elle m’emmènera à l’infirmerie et tu sais très bien ce qu’il se passe là-bas. Je suis plongée dans son regard quand le sourire bien connu à Levy disparait de mon visage. Les larmes continuant de coulées abondamment, je jette un coup d’œil autour de moi. Cette lame… Je la jette contre le mur le plus proche en lâchant un léger cri. Elle est partie, elle m’a laissé sortir de ma transe !

J’analyse rapidement la situation et me re concentre sur la blonde qui me tenait encore dans ses bras, en serrant un de mes poignets. J’ouvre la bouche une fois, rien. Une deuxième fois, rien. Et au bout de la troisième tentative j’arrive à articuler quelques mots :

« Je… Je suis So… Ne m’emmenez pas à l’infirmerie, je… Je vous en supplie… Tout ce que vous voulez, droguez-moi, bourrez-moi, violez-moi… »

D’accord, là je dois dérailler à dire ça… Je reprends ma phrase.

« Fin non, je veux dire… Tout, vraiment tout sauf l’infirmerie… Ou qu’un adulte soit au courant… »

Le ton de ma voix a totalement changé depuis que je suis à nouveau So, une voix enfantine, pleine de peur. Je la supplie du regard, lui faire comprendre que je ne voulais en aucun cas y aller. Maintenant que je suis consciente mes entailles commencent à se faire ressentir, elles me brûlent. Je fais une légère grimace.

Elle lâcha un soupir, elle ne comprenait pas tout à la situation actuelle mais bon, la petite semblait avoir changé d’un seul coup, comme si le mot « infirmerie » avait déclenché quelque chose chez elle. Lui souriant simplement, elle la vit jeter la lame contre un mur, étant « hors de danger » d’après la blonde, elle lui lâcha le poignet, portant sa deuxième main à sa joue pour essuyer ces autres larmes, un sourire presque maternel collé au visage.

« Je… Je suis So… Ne m’emmenez pas à l’infirmerie, je… Je vous en supplie… Tout ce que vous voulez, droguez-moi, bourrez-moi, violez-moi… Fin non, je veux dire… Tout, vraiment tout sauf l’infirmerie… Ou qu’un adulte soit au courant… Articula t-elle difficilement. »

La blonde ne savait pas trop quoi répondre sur le coup, visiblement la petite semblait terrorisée par l’infirmerie, mais elle ne pouvait pas la laisser dans un état aussi pitoyable, ça serait inhumain de sa part de la laisser giser là avec ces blessures actuelles. Au pire elle pourrait toujours la ramener dans sa chambre pour essayer de soigner ses blessures malgré ses deux mains gauches. –Au pire elle réveillera l’allemand, histoire qu’il serve à quelque chose cette nuit-

« Allons ma mignonne, je vais pas te laisser dans un état pareil. Et j’ai une tête à violer les jeunes filles comme toi ? Demanda t-elle en riant légèrement, essayant de détendre l’atmosphère tendue. Tu veux bien m’expliquer ce qui se passe ? Je n’en parlerai à personne si c’est ce qui te fait peur, tu peux faire confiance à la vielle peau que je suis. Continua la blonde, son sourire toujours collé au visage. »

Lâchant la plus jeune, elle s’assit juste à côté d’elle sans pour autant la lâcher du regard, faut toujours qu’elle aille se fourrer dans des situations délicates, quoique merci Arthur de l’avoir fait chier toute la nuit, parce que même si elle était doublement crevée pour diverses raisons, elle avait put empêcher une enfant de se mutiler, c’était sa bonne action du jour ... donc elle aura pas besoin de faire une autre bonne action, comme bosser par exemple –en sachant que bosser, c’était une bonne action d’après elle-, il ne pourra la faire chier que demain, quel bonheur !

« Tu veux quand même que je soigne tes blessures ? Ou du moins que j’essaye ? Ça doit faire mal vu comment tu t’es entaillée. Dit-elle, se recroquevillant sur elle-même en serrant ses genoux contre sa poitrine en souriant bêtement. J’ai peut être des bandages dans ma chambre, au pire je trouverais bien quelque chose, j’peux pas te laisser dans cet état. »

« Allons ma mignonne, je vais pas te laisser dans un état pareil. Et j’ai une tête à violer les jeunes filles comme toi ? Elle rit légèrement. Tu veux bien m’expliquer ce qui se passe ? Je n’en parlerai à personne si c’est ce qui te fait peur, tu peux faire confiance à la vielle peau que je suis. »

Elle sourit, quelqu’un me sourit ! J’y crois pas, de plus après avoir assisté à ce spectacle qui… Moi-même m’aurais fait fuir à toute vitesse. Elle me lâche et s’assoit à mes côtés, je n’ose pas trop la regarder.
Et si j’étais en plein rêve ? C’est possible, non ? Oui, ça doit être ça… Personne ne m’a jamais parlé comme ça, personne n’aurait réagi comme ça dans la vraie vie. ‘Fin, en même temps, ici, c’est quand même infinite world. Je n’en sais rien, je ne sais pas du tout. Logiquement, vu la douleur que je ressens et le sang que j’ai perdu, je ne dois VRAIMENT pas être en train de rêver. Parce que c’est bien connu, quand on rêve rien ne peut nous arriver – Cray aurait toute suite fais référence à Alice au pays des merveilles si il m’avait entendu dire ça – et que l’on peut se réveiller à tout moment.
La blonde doit être un adulte, oui, peut-être même qu’elle a dû le mentionner… Je ne me souviens plus vraiment de ce qu’il s’est passé. Cette dernière reprit la parole :

« Tu veux quand même que je soigne tes blessures ? Ou du moins que j’essaye ? Ça doit faire mal vu comment tu t’es entaillée. J’ai peut-être des bandages dans ma chambre, au pire je trouverais bien quelque chose, j’peux pas te laisser dans cet état. »

Elle sourit, toujours et encore, même dans cette situation très délicate. Soigner mes blessures ? En général je verse simplement de l’alcool dessus et tamponne avec du coton tout en mordant dans une serviette – pour ne pas crier. Je regarde mon sweat qui est toujours accroché et comment à parler à nouveau, le plus clairement possible :

« Dans mon sweat qui est accroché, dans la poche il doit y avoir mon flacon d’alcool et des cotons… Surement même. C’est pas la poche avec les clopes et le briquet mais l’autre… Après j’aurais surement besoin d’une serviette pour ne pas crier trop fort mais je n’en ai pas pris avec moi… »

J’ai une énorme envie de fumer et de plus j’ai peur qu’elle trouve ma façon de faire… Un peu barbare. Mais bon, j’ai toujours fais ça. Au moins après, je ne sens plus rien du tout. Ça ne m’étonnerait même pas que dans quelques années je ne ressente absolument plus aucunes douleurs physiques…

Au faite ... elle était passée où sa clope ? ET SON PAQUET ?! Elle était entrée avec et elle ne les avaient plus ... putain si en plus elle doit demander des sous à l’avance à Arthur parce qu’elle a perdu son paquet –en sachant que pour la réguler au niveau de la fumette, il s’est transformé en banque, allant lui-même acheté les paquets de la blonde, un peu comme quand on surveille la tirelire d’un enfant- elle allait finir par le tuer, ou au pire elle aura juste à s’accrocher à lui comme une sangsue pour qu’il craque.

« Dans mon sweat qui est accroché, dans la poche il doit y avoir mon flacon d’alcool et des cotons… Sûrement même. C’est pas la poche avec les clopes et le briquet mais l’autre… Après j’aurais sûrement besoin d’une serviette pour ne pas crier trop fort mais je n’en ai pas pris avec moi… »

Ils sont maso’ ou quoi les gosses ?! Se soigner avec de l’alcool, mais faut être complètement atteinte ! –elle ne fera aucune remarque, cette gamine étant visiblement VRAIMENT atteinte-. La blonde la regarda quelques instants avant de se lever, vérifiant à chaque pas si le sol n’était pas glissant, histoire de ne pas se vautrer la gueule, de s’éclater les reins, faut pas déconner à son âge faut faire super attention, c’est facile de se casser quelque chose. Puis finalement, elle arriva enfin au fameux sweat noir. Cherchant du coin de l’œil son fidèle paquet de cigarette pour finalement le trouver poser non loin de là. Par contre, aucune trace de sa cigarette, si ça se trouve elle l’a fumé en route sans s’en rendre compte ... là par contre ça serait grave.

Attrapant le sweat, elle reparti en sens inverse, tendant l’habit à la jeune blonde en s’asseyant de nouveau à ses côtés, sortant une cigarette de sa poche pour la porter à ses lèvres. Génial, plus que deux clopes dans le paquet, elle va tenir jusqu’à cinq heures du matin comme ça, puis elle va devoir se forcer à dormir pour pas fumer –parce non, elle n’était pas encore arrivée au point de fumer en dormant-

« Tu es sûre que ta méthode est bonne ? Rien ne vaut les bons vieux bandages et du repos, en tout cas, je veux pas regarder, sinon t’as une chance sur deux que je tombe dans les pommes, et là, t’auras le prof’ d’allemand au cul, t’es pas sortie. Elle reposa son regard sur son paquet avant de lui tendre. Je sais pas si tu fumes, mais t’en veux une ? »

Au point où elle en était, c’était pas une clope qui allait la tuer, non encore mieux, elle aura une bonne excuse pour retourner dans les bras de son homme en pleurant qu’elle est en manque, et devant son air attristé, il résistera pas et à elle un paquet plein, elle est trop intelligente quand elle veut !

Passant sa main dans sa chevelure blonde, elle remonta une bretelle de sa nuisette qui partait en cacahouète toutes les trente secondes, putain de truc bon marché, ça coûtait pas cher mais quesque c’était de la merde !

« Sinon Miss ... enfin, So, c’est bien ça ? Tu m’expliques pourquoi tu as une peur bleue de l’infirmerie, et que tu veux pas que les adultes soient au courant de tes pratiques ? Ils pourraient t’aider, j’en suis sûre. Enfin moi je serais là si tu veux parler, je suis peut être une paumée, mais j’aime pas laisser les autres dans leur merde. »

C’était une vraie mère poule, de toute façon elle prenait tous les élèves d’Infinite World pour ses enfants, à l’écouter, elle en avait des dizaines et des dizaines !

« Putain ... Faut que je me douche quand j’y pense ... J’ai une flemme monstre ... »

La jeune femme se lève, et se dirige vers mon sweat, elle le prend puis revient vers moi. De retour à ma hauteur, elle me le tend. Je le saisis à mon tour. La blonde sort une cigarette de son paquet et la mit au bord de ses lèvres.
Je sors la bouteille d’alcool – aussi bon à boire que pour désinfecté – et elle prend la parole doucement :

« Tu es sûre que ta méthode est bonne ? Rien ne vaut les bons vieux bandages et du repos, en tout cas, je veux pas regarder, sinon t’as une chance sur deux que je tombe dans les pommes, et là, t’auras le prof’ d’allemand au cul, t’es pas sortie. »

La méthode est bonne, oui c’est sûr, vu que c’est la mienne – prends pas la grosse tête, idiote. Les bandages ne servent que quand ça s’infectent et le repos, jamais ! Elle me tend son paquet et continue dans sa lancée :

« Je sais pas si tu fumes, mais t’en veux une ? »

Si j’en veux une, je lui affiche un léger sourire. Non, j’ai acheté un paquet ce matin, de plus il ne lui en reste plus que deux. Je ne peux pas lui faire ça, je n’aimerai moi-même pas lâcher mes deux dernières cigarettes à une personne dont je connais à peine le prénom. Ca fait tilt dans mon cerveau, il me reste de quoi faire 3 joins, bien caché dans mon soutif avec des feuilles slim… Je ne sais pas si… Je fouille dans mon autre poche et lui montre mon paquet ouvert :

« J’ai un paquet presque neuf, prends en une… Euh, prennez-en une, si vous voulez… Et puis, j’ai autre chose… »

‘’Autre chose’’, cette prof – d’après ce que j’en ai conclu dans ses dires – n’est pas forcément une prof sérieuse, de plus elle fume dans les douches de l’établissement, ça me plaît… N’imagine même pas te faire une amie, petite conne. Je l’ignore, et continue d’afficher un léger sourire à cette jeune femme. Lui expliquer indirectement ce que j’ai, peut-être qu’elle m’accompagnerait pour fumer un join ?

« Sinon Miss ... enfin, So, c’est bien ça ? Tu m’expliques pourquoi tu as une peur bleue de l’infirmerie, et que tu veux pas que les adultes soient au courant de tes pratiques ? Ils pourraient t’aider, j’en suis sûre. Enfin moi je serais là si tu veux parler, je suis peut être une paumée, mais j’aime pas laisser les autres dans leur merde. »

« Putain ... Faut que je me douche quand j’y pense ... J’ai une flemme monstre ... ajoute-t-elle. »

Tellement de choses que je ne peux pas expliquer… Je réfléchi intensément à ce que je pourrais lui répondre et c’est avec une réponse totalement non fondée que je reprends la parole :

« Oui, c’est bien ça, So.. So Levy Atsuki. Et oui, ma technique est la bonne. L’infirmerie, on me poserait des questions inutiles et pour ce qui est des adultes… Ce n’est pas que je ne veux pas qu’ils soient au courant, c’est juste que… De toute façon, je ne pourrais même pas leur expliquer le pourquoi du comment. Parler et moi, ne font pas très bonnes affaires, j’aime simplement me changer les idées en parlant d’autres choses que moi… »

Je regarde le bas de mon corps et mes bras totalement couvert de sang, je devrais aussi en prendre une…

« Je pense que ça ne serait pas une mauvaise idée que j’en prenne une aussi… Mais avant… »

Je prends une de mes cigarettes, sors mon briquet et m’en allume une. Je tire et re tire puis recrache la fumée en fermant les yeux, telle une petite libération…

« J’ai un paquet presque neuf, prends en une… Euh, prennez-en une, si vous voulez… Et puis, j’ai autre chose… Dit-elle en lui tendant un paquet neuf. »

La plus vielle refusa tout naturellement, elle ne pouvait pas se permettre de dépouiller une élève de ses cigarettes, bien que le « autre chose » ai aussi attiré son attention. Ahh elle n’était pas assez sérieuse, normalement elle aurait du la coller, pour la cigarette et ce qu’elle devait sûrement transporter, mais c’était pas comme si elle montrait elle-même l’exemple.

« Tutoie-moi, puis appelle moi Nobody, ou Mme Oswald si tu tiens à m’appeler par mon nom. Répondit-elle d’un clin d’œil. Et merci pour ta proposition, mais je n’ai pas envie de retourner me coucher juste après avoir fumé ce genre de choses, mon compagnon risque de me le reprocher longtemps. »

Oswald, rien que pour faire chier le monde, parce qu’elle essayait de faire en sorte que les gosses l’appelle Oswald plutôt que Phantom, mais ils avaient montés une conspiration avec l’aide d’Arthur, obligé. Donc si ça pouvait marché avec elle, ça serait cool, une victoire contre le blanc concernant le mariage !

« Oui, c’est bien ça, So.. So Levy Atsuki. Et oui, ma technique est la bonne. L’infirmerie, on me poserait des questions inutiles et pour ce qui est des adultes… Ce n’est pas que je ne veux pas qu’ils soient au courant, c’est juste que… De toute façon, je ne pourrais même pas leur expliquer le pourquoi du comment. Parler et moi, ne font pas très bonne affaires, j’aime simplement me changer les idées en parlant d’autres choses que moi… »

C’était compréhensible, l’infirmerie n’était pas le meilleur endroit du monde, mais elle restait tout de même contre sa technique bien trop « violente » à son goût, mais bon, elle n’était pas en mesure de lui interdire, elle lui avait déjà « sauvé la vie », c’était déjà pas mal pour la plus âgée.

Allumant sa cigarette, elle ferma les yeux, si ça se trouve l’autre s’est réveillé et la cherche partout comme un fou, il va pas la trouver et va prévenir Holic et Gerald, ils vont tous débarqués en mode « Il faut sauver le soldat Ryan » en gueulant comme des cons, Gerald va se faire des films s’il la voit dans cette tenue avec une gamine, Arthur va hurler comme un dégénéré mental et Holic va essayer de fracasser Arthur parce qu’il l’avait réveiller « pour ça ». Quelle bande de bras cassés. Au fond elle aurait peut être du l’enfermer à clé, ça aurait été plus sûr.

Lâchant un soupir amusé rien qu’en imaginant la scène, elle se leva en écrasant sa clope sur le sol sec des douches, rangeant le bout qui lui restait dans son paquet pour le poser au sec avant de reposer un regard vers la petite So en souriant.

« Allez soigne toi, je vais en profiter pour me doucher rapidement, après j’irais te ramener dans ta chambre, histoire que tu essayes pas de te mutiler de nouveau. Ria la professeur de français. »

Elle laissa tomber sa nuisette, la posant au sec avant de se diriger vers une des douches, allumant l’eau pour la laisser couler sur son corps sans rien dire, un sourire niais collé au visage.

« Allez soigne toi, je vais en profiter pour me doucher rapidement, après j’irais te ramener dans ta chambre, histoire que tu essayes pas de te mutiler de nouveau. »

La jeune prof, Nobody, rit avec douceur. Puis s’en va dans une des douches voisines. Avec une dégaine très sexy, il faut se l’avouer. Son corps, il est waw. Même si elle n’est pas très grande pour une adulte, il faut dire les choses comme elles sont. J’ai l’impression qu’elle prend cette situation à la rigolage, est-ce que je devrais faire de même ?

Ne plus penser à Levy ? Prendre les choses comme elles viennent et vivre simplement ? Ce n’est pas la première fois que je pense à ça. Si je pouvais le faire aussi simplement que j’y pense, je serais au paradis. Hmf, le paradis. Existe-t-il vraiment ? Même si il existe, jamais tu n’y iras. Les enfers sont pour toi, et encore c’est trop heureux pour ta petite personne, So. Un sadisme incroyable. Levy fait-elle réellement partie de moi ? Suis-je la seule à être comme ça ? Les autres Gemini de mon clan sont-ils comme moi, eux aussi ? Ou suis-je une exception ? J’ai tellement l’impression d’être une tarée irrécupérable.

Nobody est sous la douche, il vaudrait mieux que je me dépêche. N’y pense plus pour le moment. J’écrase ma clope et dépose le mégot dans mon paquet. J’enlève mes sous-vêtements avec difficulté, et va mettre mes affaires à l’abri de l’eau, laissant des marques de pas de sang, sur mon chemin. Il faudra que je nettoie…

Une douche, purifiante, calmante. Je reprends un peu plus mes esprits. Mes cheveux tachés par erreur juste avant, mouillés, sont plus châtains que blond. Le sang, sous mes pieds, disparaît dans les canalisations. La scène de mon propre crime est finalement nettoyée. Il n’en reste plus une seule trace.

Je me rassis sur le carrelage glacé, au sec, ouvre ma bouteille et sers fort les dents, prête à une douleur incalculable. Je verse l’alcool doucement sur mes cuisses, un léger cri de douleur m’échappe. Brûlant. Calcinant. Irritant. Ca me brûle de l’intérieur. Au bras, c’est plus difficile. Je tremble, de fatigue et de douleur. Mon corps va bientôt me lâcher, je le sens. C’est le début d’un long sommeil.

La bouteille est presque vide, je bois les dernières gorgés puis attends le retour de la blonde, assise, en sous-vêtements et sweat, roulant un petit joint qui ressemble plus à une roulée qu’autre chose.