Game of Life | Ikki N. x Lewiss |

Sujet: Game of Life | Ikki N. x Lewiss | Mar 15 Jan - 21:17

La tête collé contre mon avant-bras, en cours, à attendre patiemment - en dessinant des trucs au hasard sur ma feuille de cours - que l'heure se finisse. Qu'est-ce que ça peu faire chier le français. C'est bon, je la connais par cœur cette langue. J'ai plus besoin d'apprendre le japonnais que ce dialecte minable et totalement absent de ton. Mais c'est vrai. Le français, c'est mou. Y a pas d’intonation, on hausse le ton seulement pour hurler, ou poser un question. Ouais. Je crois que j'ai une dent contre ma propre langue. Elle est moche, pas très simple. A part quelques mots... Enfin bref, on s'en fout.
Si seulement j'avais pu avoir Phantom comme prof'. Elle, qui n'a surement aucune compétence en la matière, et qui pionce à longueur d'heure... Mais non. Il faut que je me tape l'autre chose rose, qui ne s'affirme même pas en cours. Bref, la merde. De quoi se faire littéralement chier pendant une heure, à chaque fois. Heureusement que je suis dans un coin de la classe. Rune m'oublie très facilement même. Et tant mieux. Hors de question que je n’élève la voix pour ses cours.
Je traçai un grand V, allongeant à l’horizontal la fin de la lettre et y marquai un nombre au hasard. Oui. Je me faisais chier au point de faire des maths. Mais la sonnerie retentit, une demi-seconde après avoir terminé.
Hallelujah.
Je me levai en grognant au passage quelques mots en français du genre : « Putain, pas trop tôt... », et sortis de la classe, le premier. Comme par hasard.

Ça devait être l'heure de la bouffe. Tant mieux, j'ai la dalle. Je passai par les dortoirs pour y jeter mon sac - sur mon lit, of course.
Le menu du réfectoire... Pâtes bolo' avec des boulettes de viandes... Le genre de truc immangeable, où la sauce, limite si t'as pas l'impression que t'avales ce qui se trouve dans l’intestin du porc. Et puis boulettes quoi... De quoi voir des ovni tout au long du repas, chouette...
Je m'installai à une table au hasard, qui n'était toujours pas occupé, et me mis à touiller mon assiette, un rictus aux lèvres supérieures. J'ai faim putain. Et il faut qu'il y est ces choses immondes, pile le jour où j'ai le ventre vide...
Quelque chose siffla derrière ma tête. Je m'abaissai aussitôt, pile à temps pour éviter une boulette volante, qui passa à un centimètre de ma chevelure. Je me tournai pour foudroyer du regard la table derrière moi ; ils me sourient, comme des pauvres atrophiés, avant de se re-concentrer sur leurs assiettes, l'air presque nerveux. Ils avaient envie de rire. C'est malin. Des gamins... Bref, j'en ai rien à cirer, ça leur à fait plaisir. Puis j'vais pas m'énerver à ça près. Déjà, j'ai la flemme, et puis Dieu - s'il existe, ce qui est fort peu possible - semble s'acharner sur mon sort. Donc qu'ils aillent se faire mettre.
Je m'enfonçai à nouveau dans ma chaise, en lâchant un soupire d'exaspération.
Je n'avais même pas remarqué la présence d'une autre personne à ma table.
Je levai seulement les yeux, ne daignant même pas bouger la tête et m'apprêter à l'envoyer chier comme il faut... Trois secondes pour réaliser.
Qu'est-ce que fout l'assistant à l'infirmerie, à ma table, devant moi, à cette heure-ci ? Il veut jouer ? Ben voyons... Je suis plus à ça près. Je sortis les mains poches - car elles y étaient - et jetai un coup d'œil rapide à mes bras. Un seul bandé sur deux. Record.
Rabattant la tête en arrière, je plantai mes yeux dans les siens, sans afficher aucune expression qui puisse montrer un état de faiblesse.
« Qu'est-ce que tu veux ? » Murmurai-je d'une voix à peine audible.

{ Puaah comme ça pue comme début \o/ }

Enfin. Après des heures de recherche entrecoupées de pause travail à l’infirmerie à soigner des pensionnaires incapable de se battre sans être blessé ou y rester proprement, Ikki avait enfin réussi à achever une de ses œuvres. Oui parce qu’il devait bien s’occuper entre-temps, et qu’en plus de la pratique, il devait bien faire un peu de théorie. Sur quoi me diriez-vous ? Patience, j’y arrive. Tout avait commencé avec une souris, retrouvée égarée dans la cuisine. Panique, crise de nerfs des cuisiniers, appel au dératiseur, soit une alerte à l’envahisseur miniature, grandeur nature. Jusqu’à ce qu’il arrive, et n’emmène la pauvre bête.

Depuis lors, toute malheureuse souris montrant le bout de son museau dans les cuisines s’étaient vu conduites derechef dans l’infirmerie, ou un aquarium fermé lui servait de lieu d’attente. Attente pour quoi au juste ? Des rumeurs couraient comme quoi Ikki élèverait peut-être un serpent. Ou qu’il les mangeait lui-même. Mais la vérité était bien plus simple : dissection vivante. En effet, n’ayant pas pu finir ses études de médecine ni faire sa thèse, il avait décidé de s’y mettre maintenant. Sur un sujet plutôt sympathique : les effets de la douleur sur le cortex.

Pour cela, prenait une souris, faites-lui subir toutes sortes de test, tout en observant le tout par IRM et réactions en direct, et noter. Bien sûr, la souris ne tenait pas longtemps le choc, d’où la nécessité de renouveler. Mais finalement, il avait enfin réussi à terminer sa thèse, qui ne serait lu que par lui-même. Mais c’était de la pure satisfaction personnelle. Il lui manquait seulement la corrélation sur l’être humain, mais il n’était pas sûr de pouvoir s’en occuper avant un moment. Ça pouvait attendre. Aussi après avoir soigneusement rangé ses dossiers, disperser du gaz Zyklon sur les souris restantes (agonie douloureuse) et s’être consciencieusement lavé les mains, Ikki avait reposé sa blouse et quitter l’infirmerie.

Il était tellement de bonne humeur, qu’il avait décidé de se joindre au commun des mortels lors de la pause déjeuner. Et en effet, la faim commençait à se faire sentir. Aussi, il avait tout naturellement trouvé le chemin du réfectoire, fait la queue côté personnel, et vite récupérer un plateau garnie de choses douteuses. Un bref coup d’œil à la salle, et il put remarquer qu’il n’y avait aucune table de libre. Il aurait pu rejoindre celle des professeurs, même s’il se doutait que sa présence n’aurait pas été la bienvenue, mais rien que l’idée de conversation futile à l’aube de sa si grande découverte le frustrait d’avance.

Jusqu’à ce qu’il n’aperçoive une table qui correspondrait parfaitement. Vide, à l’exception d’une seule personne, un rouquin, qui jetait des regards furieux à la table de derrière. La boulette qui l’avait frôlée devait sans doute en être à l’origine. Bon, avec un peu de chance il allait se lever et chercher la merde avec les joyeux troufions de derrière. Ikki se dirigea donc à la table, avant de s’asseoir non loin du pensionnaire furax, de l’autre côté de la table. Ce dernier choisit de ne pas réagir, et se retourna finalement sur son assiette.

Une seconde. Pendant exactement ce laps de temps, Ikki le vit croiser son regard, se tétaniser le temps de réfléchir, puis se détendre de manière forcée, et avec assurance. Que du calcul. De la ‘communication’ comme dirait certains manageurs. Intéressant. Le rouquin ne devait pas être du genre à se laisser submerger par les émotions, mais au contraire à tout calculer, à jouer la comédie sans cesse. Se glisser dans un rôle, et s’y tenir. D’ailleurs il le resituait maintenant. Grâce à ses yeux si particuliers, aux étranges allures reptiliennes. Dis Lewiss, est-ce que si je t’arrachais les yeux et les regardais au microscope, y verrais-je de l’ADN en rapport avec cette espèce au sang froid ?

« Qu'est-ce que tu veux ? »
Un murmure, qui ne lui avait pas échappé. Si Ikki envisageait peut-être encore de le laisser tranquille quelques instants plus tôt, tout à sa découverte, ce n’était plus le cas. D’ailleurs, le ‘tu’ voulais sans doute dire qu’il savait qui il était. Populaire l’assistant ? Sûrement pas de la bonne manière alors. Tout en continuant de jouer avec ses couverts sans toucher à la nourriture, il releva légèrement la tête et lui sourit avec arrogance. Tout en maîtrise, à son tour. Et l’orgueil, c’était quelque chose qu’il simulait plutôt bien.

« Je ne crois pas avoir eu le plaisir de te rencontrer avant, Lewiss Clay Austin, aussi le tutoiement de ta part me semble un peu trop.. familier. Et si tu as quelque chose à dire, fais en sorte d’être sûr que l’on t’entende, ou bien tais-toi. »

Il lui lançait des petites piques, sans se départir de son sourire ni changer sa posture d’un millimètre. Tout en lui annonçant la couleur. Il savait qui il était. Lewiss. Catégorisé Leo par le directeur au moins aussi tordu que lui. Un rouquin à la carrure quasi-névrotique tellement il était maigre, et à l’enfance torturé. Un frère décédé s’il se souvenait bien. Il faudrait qu’il relise son dossier, plus tard. Il se mit à piocher sans trop d’appétit dans son assiette, tout en le surveillant du coin de l’œil.

[HRP : Parce que ton titre pue moins que les miens et que poster à 23h36 la veille d'un partiel ça gère 8D]

« Je ne crois pas avoir eu le plaisir de te rencontrer avant, Lewiss Clay Austen. » Chouette, il connaît mon nom entier. Tu veux une médaille ? « Aussi le tutoiement de ta part me semble un peu trop... familier. Et si tu as quelque chose à dire, fais en sorte d’être sûr que l’on t’entende, ou bien tais-toi. »
Je le hais. Déjà que je suis pas d'humeur, il fallait à tout prix que je tombe sur le con de service des Zodiacs. Vie de merde.
Et j'ai envie de rire... Bref.
Je restai planté, là, à le lorgner sans trop de réactions. Pour tout avouer, je n'arriver pas à trouver un moyen pour lui répondre. J'avais d'habitude affaire à des gamins idiots, ou à des profs immatures, mais jamais je n'avais directement parlé à Toshio. Mais le fait que je tombe enfin sur lui ne me dérange pas plus que ça. Je commençai déjà à m'habituer à moins réfléchir...
Je me penchai en avant, en faisant bien évidemment attention à ce que mon gilet ne trempe pas dans le plat, pour le fixer de plus près. Et je souris, naturellement.
« Il me semble avoir pourtant parlé suffisamment fort pour que tu m'aies entendu. » Grinçai-je, sur un ton provoquant. Je repris ma posture contre le dossier de la chaise, fourrant mes mains au chaud, dans mes poches. « Et je ne crois pas que tu sois le mieux placé pour me donner des leçons de conduite. »
Accentuer les 'tu' ne devait pas être la plus grande des trouvailles, pas la meilleure des idées non plus... Mais peut-être qu'au final, il en faut peu pour le faire craquer... Ce serait amusant de le voir craquer.
D'une petite pression de main, je poussai l'assiette dans un coin de mon plateau ; je n'avais pas touché un seul morceau du contenu. J'attrapai le yaourt et regardai le parfum. Pêche. Fait chier. Je tirai une grimace, le reposai, et pris à la place un verre d'eau.
Le vieux me relookait de son unique oeil visible... Pourquoi les gens ont toujours cette détestable habitude de vous regarder comme si vous étiez un alien ? C'est pénible au bout d'un moment. Quelque chose tomba, ou claqua, ou n'importe quoi qui puisse faire un bruit auquel vous ne vous attendez pas. Par réflexe, je reposai mon verre, un peu trop brusquement, sans doute. Je jetai un coup d’œil à Toshio. A tous les coups, il allait renchérir sur ça. Enfin, moi, j'aurai pas laissé passer une telle occasion. Je pris une légère inspiration, histoire de prendre un peu de temps pour trouver une excuse.
« Si tu n'as rien d'autre à dire que de me taire et de prononcer mon nom entier, il n'y a aucun intérêt à ce que tu restes ici. En l'occurrence, je te demande de manière polie d'aller te trouver une autre table, et je me contre-fiche qu'elles soient toutes occupées. »
Va jouer avec d'autres personnes, t'as le choix ici.
Mais à vrai dire, ce que je venais de prononcer était totalement paradoxale. Je n'avais rien mangé, je ne mangerai rien, donc, je n'avais plus aucune raison d'être planté ici. J'ai perdu l'habitude de réfléchir vite... Ça craint.

{ Désolé, la fin est nul D': }

Évident. Pourquoi tout le monde réagissait toujours de la manière dont on l’attendait ? Pourquoi Lewiss ne s’était-il pas contenté de l’ignorer ou de partir gentiment ? Ça lui aurait plu pour une fois. De croiser quelqu’un de prudent et réfléchi. Réflexion faite, c’était bien mieux ainsi, sinon leur rencontre se serait terminée aussitôt. Et Ikki n’aurait pas eu le temps de s’amuser un peu.

« Il me semble avoir pourtant parlé suffisamment fort pour que tu m'aies entendu.»

Un léger haussement de sourcil désapprobateur de sa part, en réponse à ça. Nan mais il abusait un peu le rouquin, là on l’entendait parfaitement, alors qu’avant ce n’était qu’un murmure. S’il n’avait pas eu une bonne ouïe –comme une adorable personne de sa connaissance- ou n’avait pas été attentif, il l’aurait raté. A cela, deux explications possibles : c’était soit de l’abus de confiance, sûr qu’Ikki tendrait l’oreille pour savoir ce qu’il comptait lui dire, soit un refus d’assumer qui ne collait pas vraiment au personnage. A approfondir. Sans compter sa puérilité en accentuant les « tu ». Il était clair que Ikki s’attendait à ce qu’il continue le tutoiement –difficile de revenir en arrière-, mais pensait devoir se frotter à une répartie plus convaincante. Là, ça ne méritait même pas de réponse.

« Et je ne crois pas que tu sois le mieux placé pour me donner des leçons de conduite. »

Alors là c’était le pompon. Ikki du se retenir de sourire, tellement il était amusé par ce drôle de petit gars qui lui lançait des piques sans se soucier du fait qu’il fasse partie des Zodiac, et non qu’il soit un gentil camarade de cours de récré. Néanmoins il aimerait bien savoir l’origine de sa remarque, si ce n’était que purement rhétorique ou basée sur quelque chose de concret.

« J’aimerai bien savoir sur quoi tu te bases pour lancer de pareilles affirmations. »

Un petit sourire, ironique. Tout en politesse dans ses paroles, au ton un peu trop doux pour ne pas être artificiel ni menaçant. Comme pour contrebalancer sa familiarité. Il l’aimait bien au final, ce petit bonhomme arrogant et orgueilleux, qui pensait tout savoir de la vie du haut de ses 18 ans. Mais même s’il en avait sûrement entraperçu un bout, il ne connaissait rien. Bien qu’ayant vu et participé à pas mal de choses horribles dans sa courte vie, Ikki ne se risquerait même pas à dire qu’il savait. Alors lui.. Une chose était sûre, il ferait un bon sujet d’étude. Et autant s’y mettre pour agrémenter le menu du jour un peu trop fade à son goût.

D’ailleurs un bref coup d’œil à l’assiette de Lewiss lui permit de constater qu’il n’avait pratiquement rien mangé. Il se produisit alors quelque chose de bizarre, dont il ne loupa pas une miette. Un bruit sec, et voilà le petit rouquin qui jouait au caïd reposant brusquement son verre d’eau, comme par surprise. Intéressant. Les bruits inattendus le faisaient sursauter. Ce qui ne collait pas du tout au rôle qu’il se forçait à tenir. Ça laissait entrevoir des perspectives qu’il commençait à soupçonner sérieusement, ainsi qu’une petite faille sur son masque. Il y en aurait d’autres, il en était sûr. Rien n’est parfait, c’est un fait. Encore moins une personnalité inventée de toute pièce, il en avait fait l’expérience de nombreuses fois. Ne voulant pas creuser plus pour le moment, de peur de ne pas avoir assez de détails et de rater quelque chose, il se contenta d’une petite pique ironique pour lui confirmer qu’il avait bien vu.

« On n’a plus très soif, hum ? »

« Si tu n'as rien d'autre à dire que de me taire et de prononcer mon nom entier, il n'y a aucun intérêt à ce que tu restes ici. En l'occurrence, je te demande de manière polie d'aller te trouver une autre table, et je me contre-fiche qu'elles soient toutes occupées. »

Oh il commençait à montrer les dents. Mais ce n’était pas ça qui allait effrayer Ikki, ou le convaincre de changer de table. Il était très bien ici, et comptait y rester. D’autant que dans sa précipitation, sans doute pour ne pas lui laisser trop de temps pour réagir sur ce qui venait de se passer, son discours manquait clairement de cohérence. Agressif, impulsif, sans trop de réflexion. Pourtant il se rappelait avoir lu qu’il était très bon en sciences. Il devait donc être intelligent. Rouillé peut-être ? Il soupira un coup, feignant l’exaspération, avant de le regarder bien droit dans les yeux, pour ne louper aucune micro-expression, et de répondre avec un sourire carnassier qui s’accentuait au fur et à mesure :

« Lewiss, Lewiss.. On ne t’a donc jamais appris la politesse ou le respect ? Ou juste à te servir de ta tête deux secondes ? Regarde déjà ton assiette, ce serait plutôt à toi de partir. Ensuite tu oublies ta position. Je suis Zodiac, tu n’es que pensionnaire. Ce qui signifie que j’ai tous les droits. Il y en a qui sont morts pour moins que ça. C’est bien d’être courageux, mais là tu vires dans le suicidaire. Quoique c’est peut-être ton cas, au vue des bandages sur ton bras ? Un petit tour à l’infirmerie s’impose, n’est-ce pas ? C’est la procédure après tout.. »

Ikki lui souriait tranquillement, attendant sa réaction. Il lui laissait une chance. Pas de s’excuser, non, parce qu’il n’était pas utopique, mais de virer de bord. Sinon, il serait obligé de lui donner une leçon qui le marquerait. Parce qu’on ne lui parlait pas comme ça, c’était un fait. Le respect, c’était très important pour lui, et autant il aimait les rebellions, autant il ne supportait pas le manque de respect. Après tout, lui-même ne l’avait pas privé de ce droit. Il avait soulevé un point intéressant à la fin de sa tirade, ayant aperçu un de ses bras bandés, lorsqu’il avait pris son yaourt pour le reposer avec une grimace.

« Alors soit tu réponds gentiment à quelques questions ici, soit tu viendras me faire un rapport à l’infirmerie tout à l’heure –de force s’il le faut-. Ce qui doit encore moins t’enchanter j’imagine. Mais c’est ton choix. »

Sachant que l’infirmière n’était pas là pour le moment, et qu’Arwen ne venait pas faire de volontariat aujourd’hui, ils seraient seuls. Mais Ikki ne souhaitait pas vraiment en arriver à cette extrémité, vu qu’il avait déjà disséqué des souris la matinée. Après, si l’autre continuait à l’envoyer chier comme ça, il se ferait un plaisir de l’emmener. Pour vérifier sa blessure d’abord, puis pour tester deux trois trucs sur lui. Comme la corrélation entre sa théorie de thèse et les êtres humains par exemples. Après tout, il l’avait offensé, n’est-ce pas ?
Ou sinon il acceptait le compromis, discutait une dizaine de minutes environ, puis repartait sauf –Ikki n’étant pas responsable des sautes d’humeur causés par un refus d’obtempérer, il déclinera toute responsabilité-. La balle était dans son camp.

« Lewiss, Lewiss... On ne t’a donc jamais appris la politesse ou le respect ? Ou juste à te servir de ta tête deux secondes ? Regarde déjà ton assiette, ce serait plutôt à toi de partir. Ensuite tu oublies ta position. Je suis Zodiac, tu n’es que pensionnaire. Ce qui signifie que j’ai tous les droits. Il y en a qui sont morts pour moins que ça. C’est bien d’être courageux, mais là tu vires dans le suicidaire. Quoique c’est peut-être ton cas, au vue des bandages sur ton bras ? Un petit tour à l’infirmerie s’impose, n’est-ce pas ? C’est la procédure après tout.. »
Je regardai une nouvelle fois mes bandages. Ils sont très bien mes bandages. Je pouvais très bien lui dire qu'il se trompait peut-être sur ce compte, mais vu la position dans laquelle je m'étais mis tout seul, il valait mieux que j'arrête de lui répondre.
« Alors soit tu réponds gentiment à quelques questions ici, soit tu viendras me faire un rapport à l’infirmerie tout à l’heure – de force s’il le faut. Ce qui doit encore moins t’enchanter j’imagine. Mais c’est ton choix. »
Je haussai un sourcil, sans pour autant afficher une expression d'incompréhension. Pourquoi me poser des questions ? Et s'il voulait que je parte, il n'avait pas à me poser quoi que ce soit. Et je n'ai rien d’intéressant à répondre. Et il me les casse vraiment.
Mais je n'ai aucune envie de bouger.
Après tout, ça ne doit pas dépasser les 5 degrés dehors. Et même si je pouvait aller aux dortoirs, ou n'importe où ailleurs, il fallait que je sorte. Puis si je ne répond pas à ses soi-disantes questions, pour aller à l'infirmerie... Il faut sortir. Je me résignai donc à accepter sa proposition.
D'un léger mouvement d'épaule, je lâchai un soupire.
« D'accord, si ça peut vous faire plaisir. » Marmonnai-je suffisamment fort pour qu'il daigne m'entendre. « Mais je vois pas ce que je pourrais avoir d'intéressant à dire. »
J'ai été gentil.
J'ai été poli.
Putain. Ça veut dire que cet homme. Celui-là. Ce Zodiac. Je ne préfère même pas y penser.
Enfin. Être finalement agréable avec un Zodiac – où n'importe qui d'autre – ne me tuera pas. De plus, vu ce qu'on peut entendre à son propos, ça ne peut pas être si mauvais que ça. En fait, je crois qu'hier, je me suis couché trop tard. Je passerai définitivement par les dortoirs, après mon petit entretien, et avant de reprendre les cours.

{ Désolé pour le retard et la réponse courte. ;w; }

Ikki commençait à apprécier l’endroit, bien que bruyant et pas très propre pour quelqu’un habitué au clinique. Mais c’était sans doute dû à la présence du petit énergumène aux cheveux rouges qui se tenait en face de lui. Lewiss. Il le trouvait.. Divertissant. Oh que non il n’avait pas envie qu’il parte, mais juste de lui donner une leçon et de le titiller un peu. On s’occupait comme on pouvait. Et puis, il l’avait cherché, n’est-ce pas ?

Après une longue tirade assez ironique –Ikki aimait parler, c’était un fait-, il lui avait laissé un choix à faire. Qui n’en était pas vraiment un. Puisque soit il restait avec lui au réfectoire bien gentiment en arrêtant de lui dire de dégager de manière vulgaire, soit il l’accompagnait à l’infirmerie. Dans tous les cas, il était condamné à le supporter. Pour le meilleur, et surtout pour le pire.

« D'accord, si ça peut vous faire plaisir. Mais je vois pas ce que je pourrais avoir d'intéressant à dire. »

Ikki haussa un sourcil approbateur. Non seulement Lewiss avait cessé toute tentative de rébellion futile, mais il était aussi revenu à la raison. Il lui parlait même poliment. Il dû se retenir de le féliciter spontanément, histoire de ne pas casser cette attitude toute belle et toute neuf en quelques secondes. Mais il était satisfait, et beaucoup moins enclin à jouer de manière cruelle avec lui. Puisqu’il acceptait de répondre à ses questions, alors quelques réponses lui suffiraient sans doute. Peut-être. Ou pas.

C’est parfait alors ! Bien pour commencer aurais-tu l’obligeance de m’expliquer comment tu t’es fait ça ? Ainsi que depuis combien de temps, et je suppose que tu t’es soigné tout seul ?

Conscience médicale. Mais pas que. En effet, Ikki commençait par des questions générales, histoire d’un apprendre un peu plus. Ça l’intriguait un peu de savoir ce que faisait ce jeune Leo rebelle de son temps libre, et comment il était parvenu à mettre ses bras dans cet état. Cela lui permettrait aussi de saisir quelques indices sur sa manière de penser et de fonctionner, et ensuite il partirait dans quelques conjectures pour tenter de valider ses hypothèses. L’art de l’étude humaine, en quelque sorte.

[HRP : Pas de problème ♥ Du coup j’ai réduit la longueur aussi ]

« C’est parfait alors ! Bien pour commencer aurais-tu l’obligeance de m’expliquer comment tu t’es fait ça ? Ainsi que depuis combien de temps, et je suppose que tu t’es soigné tout seul ? » dit-il en pointant d'une main mes bandages.
J'aurais dû m'y attendre. Devoir médical, je suppose.
J'ouvris la bouche pour prendre un peu d'air, et lâchai tout en bloc :
« Juste des brûlures d'acide de second degré, donc rien de grave. Mais on peut dire que c'est une maladresse de ma part. Et non, je ne suis pas passé par l'infirmerie, oui, je me suis soigné tout seul. Ça doit faire une ou deux semaines que j'ai ces cicatrices. »
Je gratifiai le tout d'un sourire d'une demi seconde. Une sorte de tic.
Une pionne passa.
En temps normal, elle m'aurait déjà intimé de partir. Elle adorait ça, et j'étais loin d'être le seul à être touché par ses petites folies. Toute classe, tout clan, garçon ou fille, tous y passaient. Mais en présence de l'assistant, elle se contenta de nous regarder, avant de se jeter sur une autre table. { oufti, la définition de malade d'une pionne quoi, les pauvre :'D } Comme quoi, rester en compagnie d'un Zodiac – lorsqu'il n'était pas question de se faire coller – pouvait avoir ses avantages.
Je reportai mon attention sur Ikki. Il semblait réfléchir à la prochaine question qu'il poserait. Il devait choisir ses mots. Tout calculer. A tout les coups, il avait compris mon jeu, du premier coup d’œil même. Chaque question qu'il poserait seraient sans doute faites pour me découvrir, savoir exactement qui je suis, l'espèce de chose incapable de répondre sans bégayer. C'était inimaginable. Si une seule, mais ne serait-ce qu'une seule personne s'en rendait compte – et venant d'Ikki, il s'en ferait sans doute une joie –, j'étais mort, cuit, terminé la réputation. Certains n'auraient plus à craindre quoi que ce soit de ma part.
Tout ça pour en venir à une seule conclusion ; mentir. Encore. Comme d'habitude.
Voyant que le silence s'éternisait, je finis par le rompre moi-même, histoire que ça ne dure pas trop longtemps non plus. Mentir dans ce genre de situation peut s'avérer être extrêmement difficile. Il n'est pas difficile de se perdre dans ses propres mots.
« Autre chose ? »

Enfin. Non seulement le jeune Lewiss semblait avoir modifié son attitude, mais en plus il acceptait de répondre à quelques questions. C’était parfait. Aussi pour entamer la conversation et ne pas paraître trop insistant tout de suite, Ikki avait commencé par ses bandages. En effet, il ne connaissait pas grand-chose du rouquin, et il lui fallait bien un angle d’attaque avant de trouver quelque chose de plus intéressant. D’autant qu’il ne semblait pas trop se douter de quelque chose, du moins pour l’instant.

« Juste des brûlures d'acide de second degré, donc rien de grave. Mais on peut dire que c'est une maladresse de ma part. Et non, je ne suis pas passé par l'infirmerie, oui, je me suis soigné tout seul. Ça doit faire une ou deux semaines que j'ai ces cicatrices. »

Intéressant. Ikki se concentra d’abord sur la forme de son discours, avant de se pencher sur le contenu. Il avait tout débité d’un bloc, un peu comme s’il récitait un texte de peur de se tromper. Pourtant, quel intérêt aurait-il eu à mentir là-dessus ? Ça lui paraissait plutôt crédible, même s’il pouvait toujours creuser un peu plus histoire de vérifier. Il put ensuite observer un léger tic, comme une sorte de demi-sourire. Bon, il semblait assez nerveux, tout en essayant de le cacher au maximum. Mais pourquoi donc ? Bonne question. Et il aurait sa réponse.

Tandis qu’il était plongé en pleine analyse –le tout n’ayant durer que quelques micros-secondes, une surveillante passa, mais il se focalisa plutôt sur Lewiss. Un peu comme si c’était son nouveau sujet d’étude, ce qui était sans doute le cas. Bizarrement, le silence ne semblait pas non plus le mettre à son aise, lui qui ne semblait rien vouloir lâcher de personnel ou même de futile. Peut-être avait-il compris qu’Ikki épiait chacun de ses gestes et mots pour chercher la faille ? Et s’il ne lui laissait pas le temps de patienter en silence, parce qu’il cachait quelque chose de vraiment gros ? Tu es trop nerveux Lewiss, s’évertuer à ne pas répondre, ou rompre le silence, il va falloir choisir..

« Autre chose ? »

« Serais-tu pressé par hasard ? Un peu nerveux, hum ?
Parlons alors. J’aimerai revenir sur ce que tu viens de dire, si cela ne te gêne pas. Bon, si tu n’as pas jugé bon de venir à l’infirmerie, c’est que ça va sans doute, et tant mieux ça me fait du boulot en moins. Mais de l’acide de second degré ? Je suppose qu’on utilise pas cela dans vos cours de chimie, j’imagine donc que tu tentes quelques expériences tout seul. Ne t’inquiètes pas, ce n’est pas moi qui vais te réprimander pour cela, mais dis-moi, quel genre de manipulations mènes-tu ? Dans quel but ? J’ai moi-même quelques.. connaissances en ce domaine, et ça m’intéresse au plus au point. »

Trouver la faille. Ça ne semblait vraiment pas évident au départ. Mais bon, Ikki sentait qu’il suffisait de le faire parler, jusqu’à trouver de quoi le déstabiliser un coup. Et qu’il craquerait. Il le sentait presque au point de rupture. Pourquoi ? Parce que c’était comme si Lewiss s’attendait à ce qu’il découvre son point faible. Et ça pour le coup, ça pouvait sans doute l’aider à atteindre son but. Parce qu’il pouvait se permettre alors de tenter quelques coups de bluff, appuyés de vrais éléments. La brèche, Lewiss était entrain de la creuser lui-même, et c’était assez excitant. D’ailleurs, il allait tenter quelque chose. Il se pencha légèrement en avant, pour se rapprocher de lui, avant de lui souffler sur le ton de la confidence.

« Dis-moi Lewiss, pourquoi jouais-tu au dur tout à l’heure ? Alors que nous savons tous les deux pertinemment que ce n’est pas le cas.. »

Un bluff, oui, mais pas totalement dépourvu de sens. Parce que Lewiss avait rapidement changé de comportement, et accepté la hiérarchie, du moins pour le moment. S’il avait été fou, ou tout simplement un vrai dur à cuire, il n’aurait cessé d’essayer de le rembarrer. Bien sûr, sa décision était tout à son honneur, puisqu’elle lui avait sans doute épargnée nombre de souffrances, mais elle ouvrait aussi la porte à une autre part de sa personnalité : quelque chose de plus réfléchi, qui ne cherchait pas forcément le conflit à tout prix. Versatile. Sournois. Mais la question était : plus vulnérable aussi?

[HRP : Désolée pour le retard ;w;]

« Serais-tu pressé par hasard ? Un peu nerveux, hum ?
Parlons alors. J’aimerai revenir sur ce que tu viens de dire, si cela ne te gêne pas. Bon, si tu n’as pas jugé bon de venir à l’infirmerie, c’est que ça va sans doute, et tant mieux ça me fait du boulot en moins. Mais de l’acide de second degré ? Je suppose qu’on utilise pas cela dans vos cours de chimie, j’imagine donc que tu tentes quelques expériences tout seul. Ne t’inquiètes pas, ce n’est pas moi qui vais te réprimander pour cela, mais dis-moi, quel genre de manipulations mènes-tu ? Dans quel but ? J’ai moi-même quelques.. connaissances en ce domaine, et ça m’intéresse au plus au point. »
C'est quoi cette question longue de trois mètres ? Puis d'où il me sort l'acide de second degré... ? Et si, on s'en sert parfois en cours. Enfin, en France, les terminales s'en servent. J'aurais fait n'importe quoi pour rester en France.. Juste pour ça.
La réponse que j'aurais pu formuler était néanmoins des plus évidente : j'aime ça.
Le zodiac se pencha, afin de se rapprocher de moi et me souffla sur un ton qui se voulait discret :
« Dis-moi Lewiss, pourquoi jouais-tu au dur tout à l’heure ? Alors que nous savons tous les deux pertinemment que ce n’est pas le cas.. »
J'ai du arrêter de respirer pendant une demi-seconde, au moins.
Personne ne m'avait encore posé cette question. Ça fait plus de deux ans que je suis ici, et personne ne s'est rendu compte de quoi que ce soit. Alors comment lui, peut déduire une telle chose, aussi facilement, avec un aussi bref échange ? C'est impossible. Je veux bien admettre être en face d'un homme intelligent, mais pas en face d'un génie de l'étude humaine.
Encore, il se pourrait qu'on se soit croisé il y a trèèèèèès longtemps, mais c'est tout simplement improbable. Des cheveux rouges avec un cache-œil, il n'y en a pas trois millions, et je l'aurais remarqué. Puis un homme qui me recroiserait aujourd'hui ne me reconnaîtrait même pas physiquement.
Donc la seule conclusion plausible et que lui aussi ment.
Je me rapprochai à mon tour, au point d'être à quelques centimètres de susurrai avec un sourire jaune, sur le même ton de confidence que lui, histoire de jouer à son propre jeu.
« Vous vous faites bien trop d'illusions à mon sujet monsieur Toshio... Je ne suis qu'un pensionnaire parmi tant d'autres. » Je me redressai un peu, le temps de réfléchir à ce que je dirai après. « Et, non, je ne me souviens pas avoir utilisé de l'acide sulfurique ne cours. Mais il y en a toujours dans la salle, quelque part, planqué. Et je n'ai aucun projet, en ce moment. Je l'ai déjà dit : ces blessures commencent à dater. »
Il était vrai que je n'étais pas entré en douce dans une salle de chimie depuis longtemps. Je n'avais plus rien à y faire. Manque d'inspiration, d'imagination, je dirais.
« Mais si vous tenez tant à le savoir, il suffit de compter le nombre de souris qui peut diminuer, à vitesse folle, par moment. Et je ne crois pas être le seul à me servir de ces bestioles. » En parlant de ne pas être le seul, je m’adressais bien évidemment à Ikki. S'il avait des connaissances dans ce domaine à, c'est qu'il devait jouer... « Je me trompe ? »

{ Y a pas de problème >w< }

Une brève lueur passa dans son regard tandis qu’il se redressait de manière imperceptible de quelques centimètres, observant le changement de comportement de Lewiss. Si celui-ci avait marqué un temps d’arrêt lorsque Ikki avait sous-entendu le fait qu’il se faisait passer pour ce qu’il n’était pas, lui prouvant ainsi qu’il approchait de quelque chose, sans trop savoir quoi exactement ; il reprenait maintenant de l’assurance, s’approchant à son tour comme pour entrer dans la connivence. Avec un ton doucereux et légèrement acide qui leur convenait parfaitement.

« Vous vous faites bien trop d'illusions à mon sujet monsieur Toshio... Je ne suis qu'un pensionnaire parmi tant d'autres. Et, non, je ne me souviens pas avoir utilisé de l'acide sulfurique ne cours. Mais il y en a toujours dans la salle, quelque part, planqué. Et je n'ai aucun projet, en ce moment. Je l'ai déjà dit : ces blessures commencent à dater.

Mais si vous tenez tant à le savoir, il suffit de compter le nombre de souris qui peut diminuer, à vitesse folle, par moment. Et je ne crois pas être le seul à me servir de ces bestioles. Je me trompe ? »

Ikki se permit un petit sourire en coin, ravi de voir que finalement Lewiss n’était pas aussi docile et peu réveillé qu’il le paraissait au début. Ça n’aurait pas été intéressant sinon, alors que là il titillait un point sensible. Il voulait en savoir plus. Démesurément plus. Une des rares faiblesses d’Ikki était sans doute sa curiosité effarante qui le poussait à vouloir tout savoir sur chaque personne qu’il trouvait digne d’intérêt, et ceci peu importe les risques et conséquences.

Blam. Lewiss marquait un point, les souris disparaissaient assez vite dans ce pensionnat. Les élèves aussi d’ailleurs, mais c’était une autre histoire.. Ikki s’autorisa un nouveau sourire, satisfait que le jeune leo ait avoué mener des expériences chimiques pas très autorisées, signe d’une certaine intelligence –restait à savoir ce qu’il faisait-, et d’un fond de démence. Il aurait bien aimé en connaître la teneur, discuter détails techniques, lire ses carnets de note. Mais il se doutait que celui-ci ne voudrait pas.

Charmantes bestioles en effet.. Mais n’est-ce pas un peu triste que de se contenter toujours de modèles si réduits ?

Puisque Lewiss était intelligent, peut-être comprendrait-il, et de toute manière Ikki se sentait d’humeur bavarde, aussi décida-t-il de se permettre une petite incartade philosophique avant de poursuivre son interrogatoire. Et qui sait, peut-être que le leo se montrerait plus conciliant, même si ça paraissait peu probable.

Pour reprendre ce que tu as dit avant Lewiss, je ne suis pas d’accord avec toi. Chaque pensionnaire est particulier, de par son mode de vie et sa pensée propre. D’autant plus qu’il est sans doute passé –ou passe en cette période- par des moments difficiles en lien direct avec son inscription à Infinite World. Il a donc un minimum de relief et d’intérêt. Mais vois-tu, même parmi ceux-là, il y a encore des gens qui se détachent. Comme toi par exemple, avec ta carcasse décharnée –j’aime exagérer ne me regarde pas avec ces yeux-là-, ton caractère.. particulier et tes yeux jaunes perçants. Qui ne m’ont pas l’air soi-dit en passant très naturels mais ce n’est peut-être pas à l’ordre du jour.. Bref, d’autres pourraient se contenter d’une explication bateau du genre enfance difficile, tragédie et autre, mais cela ne m’intéresse pas.

Ikki plissa les yeux en le fixant avec intensité, sans se départir de son sourire. Il savait qu’il parlait beaucoup et que Lewiss ne semblait pas fan des grands discours, mais il attendait de lui qu’il l’écoute du moins jusqu’au bout. Parce que tout génie aime expliquer son savoir, sa manière et son mode de penser. Pour ne pas être qu’un incompris, sans doute. Ou juste pour le plaisir de s’entendre parler. Heureusement qu’il ne cédait aucune information intéressante avec tout son baratin, il aurait fini dans de beaux draps sinon. Bref.

Le fond de l’âme effraie. Et c’était bien cette noirceur là qu’il voulait faire ressortir chez son interlocuteur.

[HRP : Désolée pour l'attente et si c'est un peu décousu ;w; ]

« Charmantes bestioles en effet... Mais n'est-ce pas un peu triste que de se contenter toujours de modèles si réduits ? »

Lewiss ne préféra pas répondre à cette question plutôt oratoire. Tout résidait dans le ton qu'avait pris Ikki ; il parlait d'élèves. Mais le Zodiac n'avait pas tout à fait tort. Utiliser les humains pour mener n'importe quelle expérience n'a jamais été une mauvaise idée. Le quelconque exemple qu'il avait en tête fut rapidement écarté ; la seule chose à retenir était que ça pouvait être utile. La science a toujours eu besoin de volontaires pour avancer.

« Pour reprendre ce que tu as dit avant Lewiss, je ne suis pas d’accord avec toi. Chaque pensionnaire est particulier, de par son mode de vie et sa pensée propre. D’autant plus qu’il est sans doute passé –ou passe en cette période- par des moments difficiles en lien direct avec son inscription à Infinite World. Il a donc un minimum de relief et d’intérêt. Mais vois-tu, même parmi ceux-là, il y a encore des gens qui se détachent. Comme toi par exemple, avec ta carcasse décharnée – j’aime exagérer ne me regarde pas avec ces yeux-là –, ton caractère... Particulier et tes yeux jaunes perçants. Qui ne m’ont pas l’air soi-dit en passant très naturels mais ce n’est peut-être pas à l’ordre du jour... Bref, d’autres pourraient se contenter d’une explication bateau du genre enfance difficile, tragédie et autre, mais cela ne m’intéresse pas. »

Le Leo haussa légèrement un sourcil, par incompréhension.
Lui déballer aussi rapidement un discours plus psychologique qu'autre chose était un atout assez efficace pour l'embrouiller. Il du, en contre parti, se remémorer à plusieurs reprises chaque partie de la tirade du Zodiac.
Il buta à chaque fois qu'il se remémorait la « carcasse décharnée » qu'avait cité Ikki. Comment ne pas être vexé d'être vu d'une telle sorte des autres ? De plus, Lewiss trouvait qu'il avait reprit du poids depuis quelques semaines, et estimait ne pas avoir de problème de santé lié à son physique défaillant.
Ensuite, le Zodiac semblait avoir compris – ce qui n'étonna pas une seconde le rouquin – que ses yeux n'étaient pas naturels, ou comme certains pouvaient le penser, des lentilles qu'il enfilait tous les jours.
Après un long silence passé à trouver ne serait-ce qu'un sens à ce qu'avait dit Ikki, Lewiss finit par abandonner. Quelle était réellement la visée de ce discours ? Le flatter ? Le déconcerter ? L'embrouiller ? Ou peut-être tout à la fois ? Le Leo n'en savait rien, jouer avec ce genre de chose n'avait jamais été son fort. Les nuits blanches lui démolissaient réellement le crâne.
Afin d'éviter de dire quoi que ce soit de faux ou de complètement hors sujet, le rouge finit par lâcher une réponse emprunte de mépris.

« Je ne vois pas où vous voulez en venir avec votre charabia. »

{ Alors.
Un : désolée pour mon retard. ;w;
Deux : je voulais pas de suite changer de style d'écriture, mais j'arrivais vraiment plus à faire un truc potable à la première personne, donc désolée pour ce mini changement, et j'espère que ce sera plus fluide et agréable à lire. ;w;
Trois : ma réponse pue un max, j'arrivais vraiment pas à trouver un truc potable, donc encore désolée. ;w;
Quatre : mais non, ça gère ce que t'as fait. *-* }

Devant le manque de réaction de Lewiss, Ikki se sentit un peu las. Lassitude qui grandit jusqu’à devenir imposante et emplir tout son être lorsque le Leo réagit à la suite de sa dernière tirade. Okay, il avait beaucoup parlé, dévoilant une infime part de sa logique si complexe qui le façonnait entièrement. Et il devait se rendre à l’évidence. Sa manière de penser était bien trop compliquée et tordue pour être à la portée du premier venu. Il avait placé quelques espoirs en Lewiss, mais ce dernier était sans doute trop jeune, trop abruti par la vie dans le pensionnat pour lui offrir ce qu’il attendait.

En effet, il n’eut le droit qu’à une série de sentiments fugitifs qu’il lisait sur la face du rouquin à chaque fois qu’une de ses phrases suscitaient une réaction. Et finalement, douze mots. Dont le dernier reflétait bien ce qu’il avait retenu de son discours.

« Je ne vois pas où vous voulez en venir avec votre charabia. »

Charabia. Lewiss n’avait rien compris. Ce qui n’était pas étonnant en soit, vu que les quelques psychologues qui avaient essayé de lire en lui n’avaient rien trouvé d’exploitable, juste des sortes de suites d’idées incohérentes et pourtant si logique pour lui, qui les avaient rendu fous et poussés à abandonner. Pourtant c’était si fluide dans son esprit. C’était un incompris.

Il aurait pu s’énerver, ou s’indigner devant la réaction de Lewiss, mais il resta impassible. Après tout il avait placé la barre trop haute. Comment en vouloir au jeune homme ? Il l’avait surestimé. Bien sûr ce dernier ne semblait pas non plus vouloir faire beaucoup d’effort, mais il l’avait quand même senti réfléchir, du moins un instant sur ce qu’il avait voulu lui dire. Non il n’avait pas cherché à l’embrouiller, ni à le flatter, juste lui offrir un petit aperçu de ce qui se tramait dans un des recoins de sa tête, dans un espoir un peu insensé mais que tous les génies ont, d’obtenir un peu de compréhension.

Pourtant, malgré l’échec il ne bougea pas, et sourit soudain, comme si ce qu’avait dit Lewiss était très drôle. Mais dans ses yeux, en regardant bien, on pouvait apercevoir cette lassitude qui le plongeait dans une douce torpeur. Finalement, il n’avait plus envie de jouer aujourd’hui. Plus envie de torturer ni de s’amuser avec des pensionnaires. Il voulait juste se poser tranquillement, et réfléchir. A des choses philosophiques, comme le sens de la vie, la morale, les lois qui régnaient à Infinite World. La soif insatiable qui le consumait de l’intérieur. Ce genre de chose.

Il stoppa à moitié ses divagations intérieures, le temps de se redresser et d’ancrer son regard dans les yeux sans doute artificiels de Lewiss. Puis de lui répondre d’une voix légère, toujours un peu mordante comme à son habitude.

Ce n’est pas important de toute manière. Bien, il commence à se faire tard, je ne vais pas te retenir plus longtemps. Sauf si tu te sens d’humeur à raconter comment tu as pu obtenir des yeux pareils, ou à discuter de tes expériences chimiques –j’ai moi-même une formation solide dans ce domaine-.

Puis après un dernier long regard, il se remit à divaguer, l’esprit dans le vague, s’obligeant à ne pas jouer avec la nourriture dans son assiette. Oui Ikki était très versatile, et un peu enfantin à sa manière de se lasser très vite. Pour l’instant il avait décidé de laisser le jeune Leo tranquille, puisqu’il le trouvait suffisamment intéressant pour lui porter de l’intérêt, mais pas assez pour jouer avec. Il attendrait qu’il soit prêt, patiemment. D’ailleurs il s’attendait à ce que Lewiss bondisse sur l’occasion pour s’éloigner rapidement de lui.

[HRP : Vraiment aucun soucis, déjà pour le retard j’ai rien à dire alors prends ton temps.. Pour ce qui est de la personne, écris avec celle que tu préfères, les deux me conviennent très bien :) Et pas de problème pour ton post ! J’espère que je ne t’ai pas découragé avec mes divagations pseudo philosophiques ^^’ ]

         « Ce n’est pas important de toute manière. Bien, il commence à se faire tard, je ne vais pas te retenir plus longtemps. Sauf si tu te sens d’humeur à raconter comment tu as pu obtenir des yeux pareils, ou à discuter de tes expériences chimiques –j’ai moi-même une formation solide dans ce domaine-. »

   Les derniers propos d'Ikki avaient été brefs, clairs, expéditeurs. Lewiss n'était pas dupe, loin de là. Il avait senti cette espèce de déception, presque dégoût à son égard, à peine quelque secondes après qu'il ait dit ce qu'il avait à dire. Ce qu'avait dit Ikki, il l'avait vraiment très mal pris. C'était implicite, voire même beaucoup, mais le rouge n'a jamais eu de mal à ressentir les moments où il devient quasiment « nul ». Il se sentait soudainement comme inintéressant, pas très utile, comme une saleté à faire disparaître.
   Ça le dégoûtait.
   Le mettait hors de lui.
   L'attristait.
   L'énervait.
   En avait-il vraiment quelque chose à faire ?
   Toutes les émotions et rages possibles passèrent dans son esprit ; quelle réaction devrait-il avoir ? S'énerver serait-il quelque chose de bien ? Non bien sûre. Ikki n'est pas un simple pensionnaire. Il veut sûrement le pousser à bout. Ou s'est-il réellement désintéressé...?
Néanmoins, le Leo demeura totalement de marbre face à ça.
   Il n'eut pas envie de sortir du self, de fuir. Ça ferait mauvaise impression. Mais pourquoi vouloir faire bonne impression ? Jamais Austen n'avait eu envie d'être génial, ou ne serait-ce que sympathique. Mais plus il restait en compagnie du Zodiac, plus il avait besoin de montrer qu'il... Qu'il n'était pas comme les autres. C'est vrai. Lewiss avait beaucoup plus de connaissances dans beaucoup de domaines que n'importe quel autre pensionnaire. Il n'avait pas à être rabaissé aux autres, c'était simple, logique. Et pourtant, c'est ce que Toshio semblait actuellement faire. Si le jeune homme avait laissé son autisme l'emporter, il lui aurait déjà sauté à la gorge. Ça aurait été idiot. Très idiot. Perdre son sang froid devant une telle personne était juste passible d'être un taré incapable de tenir sous la pression.
   Alors qu'au début, le Leo ne pensait qu'à seulement partir, et s'éloigner le plus loin possible de cette bête, il semblait dès lors s'y être attaché. Non pas qu'il l'aimait soudainement, mais il cherchait juste à se prouver.
   Il s'intéressa donc distraitement à la fin de ce qu'avait énoncé Ikki. Il parlait d’œil, d'expériences. Des trucs que Lewiss comprenait quoi. Des trucs plus faciles à comprendre qu'il y a à peine deux ou trois minutes. Il se rendit d'ailleurs compte de ce petit détail, seulement en ce moment. Le zodiac était-il... Sentimental ? Philosophe ? Le garçon ricana en son fort intérieur, en essayant d'imaginer une seule seconde cet homme cherchant des réponses psychologiques. Ça ne lui convenait pas. Ou peut-être que si. Mais Lewiss n'arrivait pas à se rentrer dans la tête cette image avec sérieux.
   Il finit donc par décrocher un sourire d'une trentaines de millisecondes avant de proposer d'une voix calme, toujours aussi amère :

         « Vous accepteriez de me montrer ce que vous faites ? Vos expériences. »

{ Non, non, no soucy pour la philosophie... :'D }

Bizarrement, alors que le Leo semblait enfin pouvoir faire ce qu’il voulait depuis un moment, c’est-à-dire quitter le réfectoire, il ne fit même pas mine de bouger. Mieux, il donnait l’impression de réfléchir, et de s’intéresser un minimum à ce qu’avait dit Ikki. Il ouvrit même la bouche pour lui sortir une de ses phrases courtes dont il semblait friand.

« Vous accepteriez de me montrer ce que vous faites ? Vos expériences. »

Ikki haussa un sourcil, l’air un peu surpris. En réalité, il ne l’était pas vraiment. Il était tout de même soulagé de voir qu’il ne s’était pas complètement trompé sur son jugement initial sur le jeune roux. Il l’avait sans doute un peu surestimé sur le côté philosophique et immatériel qui nécessitait une certaine maturité, ainsi qu’un grain de folie ; mais son niveau scientifique semblait à la hauteur de sa réputation.

Il lui offrit un sourire étiré, tout en faisant mine de réfléchir. Il avait remarqué avec amusement que le jeune Lewiss pêchait lui aussi par orgueil, et ne voulait sans doute pas être comparé à la masse ignare. Ce qui expliquait qu’il soit resté, au lieu de partir, comme il en avait si souvent édicté l’envie. Peut-être avaient-ils quelques points communs au final. Parce que toute personne douée aimait se faire reconnaître son génie, si possible par quelqu’un capable de la comprendre.

C’était un bon compromis pour eux deux, où chacun y trouvait son compte. Le manque d’enthousiasme de Lewiss pour la réflexion intérieure serait passé sous silence, -même si Ikki pensait sincèrement que cela se corrigerait avec quelques années en plus- et ils trouveraient un terrain d’entente commun sur les sciences. C’était très tentant. D’autant plus qu’une part d’eux-mêmes avait besoin de ça. Besoin de l’autre.

Aussi Ikki finit par ancrer de nouveau son unique prunelle dans celles de Lewiss, avant de lui répondre sur un ton amusé.

Pourquoi pas après tout ? Mais il faudra que tu précises ce que tu veux voir, je m’essaye à pas mal de domaines.

Il lui offrit un petit sourire qui aurait pu passer pour complice, si ce n’était pas lui, toujours aussi menaçant et complexe.

Bien sûr cela devra rester entre nous.. Et comme tu t’en doutes, rien n’est gratuit. Si je te laisse voir mes œuvres, alors je voudrais voir les tiennes. Equitable, n’est-ce pas ? Libre à toi de voir si cela te convient, ou non.

Il lui laissait le choix, même si ce n’en était pas un. Il voulait savoir ce que fabriquait Lewiss, avec la même ferveur qu’un gamin voulant une sucrerie. C’était sa nouvelle envie, et avant qu’il ne se lasse –à supposer que cela arrive-, il n’aurait de cesse de la combler. Mais l’accord de Lewiss était tout de même souhaitable s’il voulait que tout se déroule sans encombre. De plus, l’idée de faire partager une partie de ses expériences avait toujours quelque chose d’excitant, avec la même attente teintée d’un léger espoir : Comprendrait-il ?

La beauté de son œuvre lui paraissait certain, fou comme il l’était, mais il savait qu’elle resterait éphémère si personne n’en était touchée. Mais bon, l’éphémère avait aussi ses qualités. Bref, il s’égarait encore.

   « Pourquoi pas après tout ? Mais il faudra que tu précises ce que tu veux voir, je m’essaye à pas mal de domaines. »

   Le Leo se retint de lâcher un sourire de satisfaction. C'était assez prévisible que l'homme accepte, mais toute fois, Lewiss avait légèrement douté, en posant cette question. Après tout, depuis leurs premières paroles échangées, ils s'étaient seulement envoyé des piques. Ikki n'était donc pas rancunier. De plus, il semblait s'attaquer à beaucoup de domaines, ce qui accentua légèrement la curiosité du rouquin, qui fut tenter de demander à tout voir. Ce qui serait bien évidemment trop ambitieux.

   « Bien sûr cela devra rester entre nous... Et comme tu t’en doutes, rien n’est gratuit. Si je te laisse voir mes œuvres, alors je voudrais voir les tiennes. Équitable, n’est-ce pas ? Libre à toi de voir si cela te convient, ou non... »

   Logique.
   Le rouge n'avait aucune raison de refuser ce marché, et il inclina la tête en signe d'approbation. Il se mit aussitôt à ranger son plateau. Le Leo eu rapidement fini de remettre en ordre le plateau. Il se fit la remarque qu'il avait littéralement omis un détail, à propos de son carnet de notes, qu'il avait d'ailleurs oublié dans son dortoir. Il pria pour que la Gemini qui dormait dans le même dortoir n'ait pas fouillé dans ses affaires. Le jeune homme releva les yeux et s'adressa au Zodiac.

   « Je n'y vois aucun inconvénient. Mais étant un simple pensionnaire, je ne peux pas garder mes expériences, je les ai donc simplement notées. En français. »

   Suite à ça, il souleva son plateau.

   « Je vais poser mon plateau. »

{ Agznogndkgjeb ejkbgn, désolééééééée pour ce retard tout pas beau, et j'ai absolument pas d'excuse. D8 -sauf si la flemme combinée au manque d'inspiration compte. /KICK/-
Hum, sinon, comment on fait après ? ovo
On continue ailleurs, ou tu veux faire une aut' réponse ici ? ovo }

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» Ikki N. Toshio || Relationship
» Another one bites the dust || Ikki N. Toshio
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